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           DANS LES UNIVERSITÉS I)K I.'ALLIÎMAGNK.             ii87

erreurs historiques qui d'ordinaire fourmillent chez les défen-
seurs fanatiques d'une spéculation trop peu respectueuse en-
vers les faits accomplis.
    Toutes les objections que nous nous permettons de faire à
Baur s'alttaquent, on le voit, à cette prétendue philosophie de
l'histoire qui n'admet partout qu'un développement logique,
et refuse_de reconnaître l'existence simultanée et synchronis-
tique de doctrines dont l'une l'emporterait sur l'autre en va-
leur. La lumière toute nouvelle dont Baur a voulu éclairer les
deux premiers siècles de l'ère chrétienne, le jour tout—à—l'ail
étrange elcomplètement faux sous lequel il a présenté les desti-
nées de l'église primitive sontla preuve la plus évidente des écarts
auxquels cette tendance conduit. Baur a raison sans doute
quand, supposant à un savant professeur de Heidelberg, il
démontre que l'épiscopat n'est pas d'institution apostolique,
et que longtemps encore après la morl des apôtres l'évoque
ou presbylre était membre d'un conseil ecclésiastique, mais
nullement à lui seul le chef et le représentant de la commu-
nauté. Mais il a tort quand, se fondant sur l'existence recon-
nue d'une secte judaïsanle dans les premiers lemps de l'ère
chrétienne, il en conclut qu'une conception du christia-
nisme supérieure à celle des Ebionites n'a pu naître que
beaucoup plus lard; il a tort quand il s'efforce d'identifier
à cause de cela le christianisme primitif tout entier et jusqu'à
un certain point la doctrine de saint Paul lui-môme avec
l'ébionitisme, hypothèse bizarre h laquelle est sacrifiée l'au-
thenticité de presque tous les livres du Nouveau Testament.
C'est, il faut l'avouer, acheter bien cher le plaisir de nier les
époques de décadence dont sont affligées de temps en lemps
les religions comme les empires; c'est acheter bien cher la
satisfaction d'établir partout, quoiqu'il en coûte, une grada-
 tion ascendante et chimérique.
   Dans ses ouvrages les plus encombrés de science, Baur a