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           DANS LES UNIVERSITÉS DE L'ALLEMAGNE.              375

 cherche de la sagesse; c'est dans les rangs de ceux qui
se consacrent à Dieu, que se recrutent de préférence les prê-
tres de la pensée; les jeunes lévites qui s'étaient destinés à
 l'autel, embrassent souvent le sacerdoce non moins noble de
 l'intelligence et du savoir. Si ces faits étaient mis en doute,
le Wurtemberg et en particulier le séminaire protestant de
 Tiibingue seraient là pour appuyer la justesse de notre ob-
 servation. C'est de ce séminaire que sont sortis Hegel et
Schelling, ces deux grands rivaux, ces deux illustres adversai-
 res dont le premier a manqué voir l'Allemagne entière deve-
 nir son humble disciple, et dont le second, non content de
son ancienne gloire, s'est constitué de nos jours comme le
chef de file de tous ceux qui refusent de se jeter dans l'abîme
de la logique absolue. Sur les mêmes bancs a été assis le
plus célèbre des théologiens qui ont appliqué les principes de
l'Àrislotélisme moderne à la critique sacrée et à la dogmatique
de l'Église chrétienne, Strauss, ce maître consommé en fait
de science destructive. Si ce dernier et Hegel lui-même n'ont
guère été utiles à la cause de la piété véritable, Schelling plus
récemment semble avoir pris pour tâche de réparer les loris
qu'ils ont eus.
    Aujourd'hui même la philosophie est cultivée avec un zèle
 ardent, parfois fiévreux, dans le sanctuaire des études ecclé-
 siastiques à Tiibingue. Les tendances que cette institution
 représente depuis un demi-siècle dans le monde Ihéologique
ont beau se perpétuer dans le séminaire en question, à
côté de cet enseignement modeste et religieux, plus capable
il est vrai de se concilier la sympathie du pays que de se
justifier devant le tribunal d'une science sévère, la dogmati-
que et la logique hégéliennes introduites comme sous main
ont donné dans un excès contraire. Traitant toutes les au-
tres écoles avec un grand dédain, elles prétendent construire
la science suprême sur la base purement dialectique de la