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360              TÉRÉSA ET MARIA MILANOLLO.
Qu'on ne s'attende pas de notre part à une analyse détaillée des
moyens d'exécution employés par Térésa. A cola nous avons à
peine pris garde. Cependant, nous avons vu se développer, comme
à l'infini, cet archet large, immense, cet archet des grands maîtres
qui est, pour les musiciens, Yorerotundo, le magnum loqui des poè-
tes el des orateurs. Nous avons entendu cette qualité de son exquise,
jointe à une justesse d'intonation irréprochable. Nous avons admiré,
comme tout le monde, ce charmant et étonnant résumé des grandes
écoles françaises et italiennes. Mais pour nous, ceci n'est que l'ac-
cessoire ; et certes, pour Térésa aussi! La pensée musicale, l'ex-
 pression de cette pensée, ce qu'il y a de grand, d'humain, d'élevé
dans la formule mélodique, voilà ce qui la préoccupe, voilà ce qui
nous a préoccupé en l'écoutant. Ceux qui ont entendu Térésa exé-
cuter le troisième concerto de Bériot, celui de Vieuxtemps, et les
 Souvenirs de Bellini comprendront ce que nous ne faisons qu'indi-
 quer ici. Quand un artiste obtient un résultat pareil à celui que nous
 essayons de constater, il nous semble qu'il a atteint les limites de
 sou art....
    Parle temps de quadrilles et d'airs variés qui court, ces deux
jeunes filles exécutant de mémoire et avec les traditions des grands
 maîtres, les plus sérieuses et les plus belles œuvres musicales écri-
 tes pour le violon, nous ont irrévocablement rappelé ces rapsodes
de l'ancienne Grèce, qui parcouraient les villes de l'Altique et du
 Péloponèse, en récitant le texte pur des poésies homériques, dépôt
 sacré dont ils étaient gardiens.




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