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332 HISTOIRE DE L'ART MONUMENTAL naient à ces granges un air de splendeur que nous cherchons on vain dans l'architecture plus compliquée de nos églises modernes». Ces pauvres basiliques ont eu bien à soufl'rir dans ces derniers temps entre les partisans de l'antiquité qui trou- vent qu'elles s'éloignent trop du pur romain, et les partisans dn moyen-âge qui trouvent qu'elles s'en rapprochent trop. Qui pourrait dire, par exemple, que le cloître de Sainl-Paul- hors-les-murs soit empreint d'un caractère de décadence ? Est- ce qu'il n'y a pas dans cet emploi de la mosaïque, qui couvre les murs de dessins si fins, si élégants, dans les proportions, dans les motifs même, le caractère d'un art nouveau? Si l'harmonieuse beauté des proportions et la pure simplicité des formes constitue la belle architecture, nul ne pourra taxer ce monument de mauvais goût. Môme dans les sculptures bar- bares et emmaillotées de l'art des catacombes, il y a le germe de grandes choses, car il y a l'unité ; je n'en voudrais d'autre preuve que le magnifique sarcophage dont M. Balissier donne la gravure en tête du VII e livre. Nous voici déjà arrivés à une autre période de l'architecture chrétienne. Constantin transfère le siège de l'empire à Bysance, et voilà que le vieux génie grec qui avait enfanté les Ictinus et les Scopas se réveille pour donner naissance aux Anthémius de Thralles et aux Isidore de Milet. Le style large et énergique des églises bysantines manifeste son type le plus complet dans cette église de Sainte-Sophie, dont Jusli- nien put s'écrier après l'avoir achevée : Je t'ai vaincu, Sa- lomon ! M. Balissier indique, d'après l'ouvrage de M.Couchaud,les trois périodes de l'architecture bysantine. La l r e s'étend du IV0 au VIII e siècle; la 2e du IXe au XII e . Enfin, à dater du XII e , l'influence occidentale se manifeste sensiblement et détermine une dernière transformation de l'art grec. La suite du VIIL livre est consacrée au style arabe, issu