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300 ESQUISSE ANALYTIQUE la plante que ce phénomène a lieu, c'est dans les poumons que cette respiration s'accomplit dans l'animal ; seulement ici, l'opération a un résultat différent; tandis que l'air dés- oxyde l'acide carbonique contenu dans la sève et y laisse le carbone nécessaire à la vie végétale, cet air, dans l'animal, oxyde le carbone du chyle ou du sang et l'entraîne au dehors. Cet acte de la respiration, dans les deux règnes, est suivi de la circulation du cambimn pour les plantes et du sang artériel pour les animaux, et cette circulation transporte dans toutes les parties des êtres organisés les matériaux pro- pres à la constitution variée de leurs divers organes. De là une assimilation analogue de part et d'autre et retour dans la circulation, vers la respiration des matériaux superflus ou vieillis. Les végétaux, comme les animaux, évaporent des matières aqueuses et ne peut-on pas comparer la chute naturelle de diverses parties d'une plante h cette sécrétion dépuratrice des animaux par les voies urinaires? La similitude est égale dans les fonctions génératives; de part et d'autre tous les modes de propagation sont communs. La plante se reproduit par gemme et bouture, par fissipa- rité, par bourgeons, par graine, par voies sexuelles; ces mo- des sont les mômes dans le règne animal. Mais, dans cette ressemblance si complexe des êtres orga- nisés des deux règnes, on est frappé par un caractère de différence si grande que l'esprit ne peut concevoir l'abîme qui les sépare en cela l'un de l'autre.—Cette différence si merveilleuse, si incompréhensible, réside dans une faculté que possèdent seuls les animaux, faculté de sentir et de se mouvoir: l'organisation animale renferme deux substances organiques nouvelles, tellemenl confuses à leur origine qu'on ne saurait définir avec précision les caractères de chacune de ces granulations grisâtres, origine des systèmes nerveux