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DU COUHS l)li ZOOIXHilK. 285 organisés, et dont la fécondité féminine secoue, des replis d'un voile mystérieux, toutes les formesdes Êtres vivants, dans l'ordre précis de leur succession ! Toutes ces idées vraies, mais confuses, éparses, viennent se concen trer dans la Grèce où deux hommes les fécondent de toute la puissance dont l'intelligence humaine est capable : Platon et Aristote, le maître et le disciple. Platon qui, s'inspirant dans la méditation abstraite de l'esprit, renverse l'ordre de la créa- tion, et fait de l'homme le principe de tous les êtres. Selon lui la dégénérescence de l'espèce humaine devient l'origine des êtres inférieurs , sorte de châtiment infligé à la corrup- tion de la race primitive par la défaillance des trois âmes. Dans cet étrange arrangement, Platon saisit cependant avec vérité les rapports entre les êtres vivants, de manière que tous dépendent ou de ceux qui précèdent ou de ceux qui suivent, et tous n'ont qu'une même origine, l'homme, et qu'un terme, la plus inférieure des créatures. Aristote, le grand disciple, si différent de son maître par son point de départ, l'observation, Aristote arrive, d'un seul pas, à une classification que l'on peut encore comparer, sans désavantage, à celle que nous estimons aujourd'hui la meilleure, tant Aristote a donné d'étendue et de lumière à la science de l'observation ! Sa classification zoologique est toute fondée sur certains faits généraux de l'organisation des êtres, et nous conservons encore, dans nos livres, plusieurs de ses divisions importantes. Aristote a, le premier, établi celte distinction des animaux à sang chaud, et des animaux privés de sang, ou, comme nous dirions, h sang froid; il s'est servi de cette au- tre distinction si connue des vivipares et des ovipares ; enfin il se montre plus supérieur encore dans ses travaux d'anato- mie comparée où, généralisant les actes des animaux, il a, le premier, formulé ce dogme, si vrai en zoologie, que les ani- • :iux sont des êtres qui sentent et se meuvent, et qui par la