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190 MONOGRAPIIiF. HISTORIQUE plusieurs seigneurs, sous les auspices du comte iïumbeit aux-blanches-mains. Ils donnèrent à l'abbé de Savighy une partie de territoire, à la condition d'y établir le service reli- gieux (1). Ainsi, en 1100, Àlard de Luyrieu fonda celui de Talissieu en cédant à l'abbé de Nantua une métairie dans la vallée du Séran (2). La plupart des prieurés avaient cette origine; ils étaient en quelque sorte des cures tenues par des réguliers. Le zèle des évoques contribua à en accroître le nombre ; mais lorsque les ecclésiastiques séculiers purent suffire au culte, les papes, dans leurs décrétales, interdirent aux réguliers les fonctions curiales. Déjà , en 1094, le concile d'Autun s'était élevé contre les moines qui exerçaient la prê- trise dans les paroisses. A la suite de cette réforme, les prieu- rés dégénérés ne reçurent plus de religieux; quelques-uns res- tèrent aux abbayes qui les avaient créées ; d'autres, en plus grand nombre, sécularisés, devinrent des bénéfices au profil d'ecclésiastiques privilégiés, dont la plupart étaient fils de fa- milles nobles, comme le démontre la liste des prieurs dont les noms ont été recueillis par Guichenon. Ainsi, dégénéra en abus cette institution, utile dans son principe (3). Si l'on retrace les prieurés du Bugey par ordre chro- nologique , celui de Saint-Sorlin se présente avec une origine qui remonte au premier temps de l'abbaye d'Am- bronay dont il dépendait. On lit dans la vie^de saint, Guillaume par Radulphe Glaber que, vers l'an 1077, vint à Cluny, un religieux du prieuré de Saint-Saturnin, martyr, situé sur le rivage du Rhône, supplier le vénérable abbé Mayeul d'y envoyer un de ses cénobites capable d'en- seigner à lui et à ses frères les véritables voies du salut. (r) I,a charte de fondation du prieuré de la Rurbanche est dans les preu- ves de l'Histoire de la maison do Savoie, par Guichenon, page 663. (a) Guichenon, Hist. du fiugcy, article Talissieu. (3) Dict. des sciences ecclésiastiques.