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194 MONOGRAPHIE IllSTORIQL'K La lellre de Leydrade à Charlemagne nous apprend que Marcilleu fut aussi restauré par cet archevêque. On ne sait à la suite de quel événement ce monastère devint un prieuré, sous la dépendance de l'abbaye de Condat (1). La cause de sa destruction finale est aussi ignorée. Toutefois, les abbés de Saint-Claude conservèrent, jusqu'à la révolution, le'droit de percevoir la dîme et de nommer les curés de la paroisse de Saint-Vulbas. Près le hameau de Marcilleu, on voit les ruines de cet an- cien monastère sur le bord du Rhône ; elles méritent la curiosité des hommes qui se plaisent à contempler les mo- numents historiques des siècles reculés. La chapelle romane, dont la construction peut remonter au temps de Charlema- gne, a heureusement échappé à toutes les destructions; son abside a conservé son ornementation qui consiste en des ar- ceaux, supportés par des colonnes bysantines. Les reliques de Saint-Vulbas y ontélé longtemps déposées dans un tombeau de marbre blanc (2). Il est regrettable que ce respectable monu- ment, bien qu'isolé, n'ait pas été rendu au culte; son antiquité, son caractère architectoral, son mérite historique auraient dû le préserver de sa destination actuelle ; on y entrepose le foin de la prairie voisine. Le monastère de Saint-Benoît-de-Sessieu qui avait reçu de son généreux fondateur des dotations considérables-, devint, ( 0 L'abbaye de Condat prit successivement les noms de Saint-Oyen et de Saint-Claude. Le prieuré de Marcillcu et la paroisse de Sainl-'Vulbas sont mentionnés dans plusieurs chartes parmi les bénéfices de ce monastère, no- tamment dans une charte de l'empereur Frédéric I e r , à la date de 1184, et dans une bulle du pape Urbain I I I , de 11S6. — M. Depery, Util, hagiolo- cjique, loin. I, pag. 6 4 . (2) Lors de la destruction du prieuré, ce tombeau de marbre a été trans- porté dans l'église paroissiale, qui était sous le -vocable de saint Biaise et qui prit le nom de Saint-Vulbas.