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                      nUI.LKTlN IUnLlOfiltAPIUQUl-:,                             17!

lerre d'exil, dispersés çà et là, arrachés à leurs travaux, ils n'en
 continuèrent pas moins à se rendre utiles, et à honorer le corps
auquel ils se faisaient gloire d'appartenir. Nos érudits, lorsqu'ils
 meurent, sont prônés par les journaux et les Académies; mais
 les Jésuites, qui donc a pris la peine de conserver leur mémoire et
de rechercher leurs noms, pour les entourer de quelque faible
louange (I) ? Un d'entre eux, exilé comme ceux dont il racontait la
  vie et les travaux, a réuni quelques noms dans un volume écrit en
 latin et peu connu. Voilà tout leur trophée. Et aujourd'hui, ceux qui
ne veulent pas se souvenir d'eux, ni rendre à la tombe la justice
qui lui est due, se haussent de cent coudées pour leur reprocher
leur petitesse et leur stérilité, ne voulant pas songer que ce bruil
d'un jour s'éteindra bien vite dans la mort ; que vus à la distance
des siècles, les géants du jour ne seront souvent plus que des pyg-
mées, et que. la faveur populaire du moment est impuissante à
sauver de l'oubli et de l'Océan muet qui s'avance sur nous ; s'il
fallait juger du bruit que l'homme fera dans la postérité, par celui
que son orgueil et son esprit remuant savent si bien faire en ce
monde, il y aurait, en vérité, beaucoup trop de grands citoyens et
de gens illustres.
   En parcourant la Préface de l'astronomie de La Lande, et sa Bi-
bliographie astronomique, on peut voir à quel point les Jésuites
poussèrent l'amour de la science, et combien d'hommes éminenis
ils comptèrent partout dans leur Société. Ce fut à l'astronomie que
la religion dut son entrée en Chine (2). 1 es PP. Souciet, Gaubil,
Jacques,Kegler, Slaviseck, Gerbillon, Bouvet, Visdeloup, Lecomte,
Thomas, Tachard, Clayn, d'Aleni, Ureman, Spinola, Bressani,


  ( i ) Ce que nous disons    des derniers disparus peut s'appliquer à bien
d'autres, dans une certaine mesure. Qui donc se souvient du P. de Billy ••'
Pourtant, c'était un grand géomètre, qui aida le fils de Fermât à publier
les notes posthumes du savant mathématicien sur le grec              Diophanlc, édi-
lées à Toulouse, en    i(>"o ; ('.amusât, Hist.     frit,     des Journaux,   tom. î,
pag. £96.
  (1) Le P. Gaubil,    ObsciTal.   tisli.,   loin. It.      pag. \vi cl   117.     I.a
Lande, Pr^facr de l'Arinm-,   pag, XXVJ.