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158 Mi l'ARTIHÎNON. Dans l'opisthodome étaient inscrits les noms des débiteurs de l'état et renfermés les dépôts faits par les particuliers, les offrandes faites au temple, les dépouilles prises sur les enne- mis, les objets sacrés appartenant au temple et le trésor de la nation. L'opisthodome communiquait avec la cella par une large porte placée derrière la statue de la déesse, sur l'axe môme du temple. Cette porte avait un seuil en bronze, dont on voit encore les scellements. Pour ce qui regarde cette porte, je diffère d'opinion avec le savant Cokerell, qui ne donnait à l'o- pisthodome d'autre issue que sur le pronaos, car ce tem- ple n'ayant aucune issue latérale, comme cela existe pour le temple d'Apollon, à Phigalie, le service du temple exigeait nécessairement une communication plus directe entre la cella et l'opisthodome, communication réservée seulement aux prêtres et aux employés du temple. Encore un mot sur quelques particularités de construction de ce temple. Le stylobaledu temple, ainsi que son entablement, n'of- fre pas une ligne horizontale, mais bien une courbe lé- gèrement convexe. Les faces elles-mêmes de l'entablement, en outre de cette convexité, sont encore concaves par rap- port au temple, c'est-à -dire que l'entablement se rapproche un peu plus du temple vers le milieu de sa ligne, de sorte que les angles du temple ne sont pas parfaitement droits, mais bien tendant à être aigus. Ces dispositions avaient évidemment un but qu'on ne peut expliquer autrement que par une précaution de solidité, que l'artiste avait voulu prendre, en opposant à l'écartement une plus grande résistance vers le centre des lignes. Les observations qui précèdent, je les avais faites en 1838, avec mon compagnon de voyage, Gomcz de la Fuenle, mexi- cain, elles ont été depuis vérifiées par d'autres architectes