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134      DE LA TRAVERSÉE DE LA VILLE DE LYON

ouvriers; ils exigent d'eux qu'ils emploient une partie de
leur salaire pour s'en procurer, et ils refusent d'occuper ceux
qui ne boivent que de l'eau pure. Dans nos ateliers et nos
manufactures, les ouvriers sont dans des conditions plus fâ-
cheuses encore que les agriculteurs : ils n'ont pas, comme ces
derniers, un air pur et le soleil pour les vivifier en quelque
sorte. Sans vin , ils s'étiolent; leurs digestions deviennent
difficiles; leurs membres se nourrissent mal et maigrissent;
leurs forces s'affaiblissent, le marasme et les maladies ar-
rivent.
   Le vin et les autres boissons fermentées sont donc des ma-
tières de première nécessité ; il faut en favoriser la consom-
mation, et des transports à la fois faciles et à bas prix sont
de sûrs moyens d'y arriver. D'un autre côté, cette consom-
mation plus grande viendra en aide à l'agriculture en don-
nant plus de débouchés à ce produit : la plupart de nos
contrées viticoles sont en souffrance; il y aura pour elles
amélioration certaine.
   D'après le tarif accordé aux Compagnies et le classement
du vin dans la première catégorie des marchandises, le trans-
port d'une tonne coûtera, de Belleville, centre de nos vigno-
bles des bords de la Saône, à Paris, la somme de 84 fr. 96 c.
La tonne de 1000 kilog. équivaut à quatre pièces, dites Mâ-
conaises, de 212 litres ; le port de chaque pièce sera donc de
21 fr. 24 cent. Il est évident que de semblables frais de
transport ne sont pas tolérables ; c'est plus de 10 centimes
par litre : s'il n'y avait pas pour les propriétaires d'autres
moyens de faire arriver leurs vins à Paris, ils n'en vendraient
pas une seule pièce avec cette destination, au moins dans
les vins ordinaires.
    Si, au contraire, les vins étaient placés dans la troisième
 classe, et qu'il y eût dans les tarifs la diminution de prix
 que nous avons indiquée, ce transport de 21 fr. 24 cent, se