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                  PAR LES CHEMINS DE FER.                    127

qu'il lui faille avoir recours a un renfort d'attelage, les frais
en sont encore à la charge de la commune. Si, enfin, malgré
ces deux expédients que la loi lui donne pour continuer sa
toute, le voyageur trouve le chemin dans un si mauvais état
qu'il ne puisse le suivre, la commune est encore obligée de lui
donner une indemnité équivalente à tous les dommages qu'en-
traîne pour lui un semblable temps d'arrêt. Comment se
fail-il qu'à notre époque, avec de semblables dispositions lé-
gislatives, on se soit mis dans la nécessité d'introduire dans
le tarif des chemins de fer un droit de péage ? Certaine-
 ment l'étal ne l'eût pas fait, si, de concert avec les communes
et les départements, il eût été chargé lui-même de l'exécu-
tion des chemins de fer ; il s'en serait tenu aux frais de trans-
port. Sans doute les communes et les départements auraient
été grevés d'une dépense considérable, mais ils en auraient
 été amplement dédommagés par la modicité des prix, et les
chemins de fer qui, avec les tarifs actuels, ne seront utiles
 qu'aux grands centres de population, et fort peu aux petites
villes et aux bourgs, auraient été au contraire pour ceux-ci.
 avec des tarifs plus faibles, d'actifs moyens de communication,
de commerce, d'échange, et par cela même de prospérité.
   On s'est appuyé sur l'exemple de l'Angleterre où ce droit
de péage, reste des temps de la féodalité, existe même sur
les routes ordinaires ; où tous les chemins de fer sont l'œu-
vre et la propriété de compagnies financières. Hé bien !
même en Angleterre, qu'est-il résulté de l'application d'un
semblable système? Partout ailleurs qu'aux environs des
villes la majorité de la population ne peut pas aborder les
chemins de fer ; les prix élevés des tarifs ne le lui permettent
pas; il n'y a que les personnes riches, leurs serviteurs, ou
les personnes livrées au commerce et à l'industrie qui peu-
vent s'en servir. Aussi déjà le parlement anglais a-l-il été
saisi à plusieurs reprises de pétitions demandant que l'Etal