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110                  SAMUEL GUICHENON.

M. Perret avait aussi demandé et obtenu des gratifications
des anciennes adminislralions de la Bresse et du Bugey ; quant
à lui en faire un reproche, personne n'y a jamais songé.
    Mais à ce reproche d'intérôt, que quelques-uns font à Gui-
chenon, est-on fondé à y joindre la partialité dont on l'accuse?
Son goût décidé pour l'histoire était en lui, comme il le dit
lui-même, à l'état de véritable passion. Les premiers devoirs
de l'historien sont la vérité et l'impartialité, et comment au-
rait pu les méconnaître celui qui, consacrant ses veilles à l'u-
tilité de son pays, devait beaucoup aussi à sa propre réputa-
lion?
    Notre historien connaissait sans doute les premiers devoirs
de celui qui écrit l'histoire, et, pour s'en convaincre, il ne
faut que lire ce qu'il dit dans la Préface, qui est au com-
mencement de son ouvrage:
    « J'aurais lâchement trahi ma réputation si, pour faire
plaisir à quelques-uns, j'eusse, contre mon humeur et ma
franchise, donné crédit à des fables et à des mensonges, sa-
chant bien que la principale partie d'un historien est la
probité, laquelle n'appréhende el n'espère rien, qui esti-
me plus la vérité que l'amitié des grands, el qui préfère
son honneur aux récompenses honteuses. »
    Lorsque l'histoire de Bresse et Bugey parut, le public la
reçut avec empressement, mais elle eut aussi ses détracteurs.
Philibert Collet en fil la critique comme je l'ai déjà dit,
el ceux à qui ce livre déplut se rencontrèrent surtout dans
la noblesse. Les motifs s'en puisèrent dans l'orgueil el la
basse jalousie. Les uns crurent que l'auteur n'avait pas
suffisamment relevé l'illustration de leur maison, d'autres
qu'ils n'étaient point classsés dans leur ordre de grandeur et
d'ancienneté, d'autres que telle maison, qu'ils regardaient
comme étant au dessous de la leur, se trouvait plus relevée
dans cet ouvrage, d'autres enfin se trouvèrent offensés de