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106 SAMUEL UUICHKNON. portail à l'étude de l'hisloire, et qui était en lui une passion, comme il le dit dans la préface de son ouvrage sur la Bresse et leBugey. Comme il n'existait, avant lui, aucune histoire de ces pays, et que les éléments en étaient dispersés dans les dépôts publics de titres, tels que les chambres des comptes de Cham- béry,de Turin, de Grenoble el de Dijon, dans les cartulaires des abbayes et autres monastères, dans ceux de l'évêché de Belley, des chapitres et des prieurés, dans les archives des différentes villes et des maisons nobles qui consentirent à communiquer leurs litres, el, enfin, dans une multitude d'ouvrages qui traitent isolément de quelques points de notre histoire, Guichenon fut obligé, pour rassembler ces maté- riaux, d'entreprendre des voyages pénibles, de faire des re- cherches multipliées et de se livrer à un travail immense. Il annonça, pour inspirer la confiance, le dessein où il était d'écrire l'histoire de la Bresse et du Bugey, et de pu- blier, dans une des parties de celle histoire, la généalogie des familles nobles de ces deux provinces. Il obtint facile- ment la communication des titres qui existaient dans les dé- pôts publics et dans les archives des maisons religieuses, mais il éprouva plus de difficultés pour avoir accès dans celles des nobles. Les uns, par motif d'orgueil, el ne croyant pas, dil Guichenon, préface de la Iroisième parlie, que leurs maisons, pour être illustres, eussent besoin de ce secours, refusèrent absolument de les communiquer ; d'autres, par mé- fiance, ûrenl le même refus; d'autres, enfin, secondèrent les vues de l'auteur en lui ouvrant leurs archives, soit qu'ils y fussent portés par un motif d'ulililé publique, soit que l'hon- neur de voir leur maison obtenir un rang dans l'armoriai no- biliaire flattât leur amour-propre. Il en fut plusieurs qui, par suite de leur méfiance, quoique voulant seconder les vues de Guichenon, ne voulurent point lui montrer leurs