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06                        AMBRONAY.

   Rien ne prouve qu'Ambronay fut considérable avant l'é-
poque où saint Barnard y fonda un monastère. Il y a tout
lieu de croire, au contraire, que le petit coteau sur lequel
il est bâti, était alors couvert de bois, ainsi qu'une partie
de la plaine, et que ce sont les Religieux qui l'ont défriché
les premiers, car l'on sait que l'ordre de Saint-Benoît, à qui
cette maison appartenait, s'occupait dans son origine du dé-
frichement des terres. On trouve la preuve que ce ter-
rain était anciennement couvert de forêts, par la découverte
que l'on fit au pied du coteau et au dessus de l'abbaye, à
un mètre environ de profondeur , de couches ligneuses très
abondantes, qui conservent encore l'écorce, les veines, la
forme et la couleur du bois, dont l'examen peut faire déter-
miner la nature et la grosseur.
   La ville d'Ambronay, au surplus, ne fut bâtie que long-
temps après l'abbaye, et c'est ainsi que les lieux où ces
sortes d'établissements religieux se sont formés, leur doi-
vent leur origine, et ne se sont accrus que par l'affluence
des personnes pieuses qu'y attirait la sainteté des lieux.
C'e$t certainement à la piété qu'Ambronay doit la sienne,
et "à la dévotion particulière qu'avaient encore, dans ces der-
niers temps, les lieux circonvoisins à l'effigie de la Vierge,
à qui l'opinion locale attribuait quelque chose de miraculeux,
et sous le vocable de laquelle l'église d'Ambronay a été
élevée.
   Cette effigie fut brûlée dans le temps où la profanation
des choses les plus saintes vint souiller la Révolution. Elle
était en bois, d'un seul bloc, de la hauteur de près d'un
mètre. La Vierge était représentée assise sur une chaise
couverte de clous en cuivre et semblable, par la forme, à
celles que nous représentent les monuments de la première
race de nos rois. La statue, dont la sculpture était assez
grossière, avait cependant le mérite de rappeler une haute