page suivante »
50 UE L'ÉTAT ACTUEL DE I.A PHILOSOPHIE infinie du moi. Ajoutons que, dans sa Métaphysique (1835), selon l'auteur, le meilleur de ses ouvrages, tout en déclarant encore que l'invention de la méthode trichotomique constitue le mérite incommensurable de Hegel, et tout en continuant lui-même à déduire l'une de l'autre les catégories les plus abstraites de la pensée, Wcisse s'éloigna plus que jamais de ce penseur, pour se rapprocher encore de Schelling et du système de la liberté. Ce n'est que dans les derniers temps que, fidèle avant tout à son principe de progrès, il semble avoir sacrifié à cette foi en la perfectibilité de son système sa cons- tante admiration pour la méthode d'un maître si longtemps vénéré. A part l'union trop intime établie partout entre le sentiment esthétique et le sentiment religieux, à part aussi quelques bizarres égarements de détail par lesquels l'auteur retombe clans les systèmes qu'il combat (comme par exemple lorsqu'il concède l'immortalité uniquement aux régénérés, ou qu'il prétend concilier le panthéisme et le théisme au moyen du dogme de la Trinité singulièrement défiguré), nous ne pou- vons qu'applaudir à de si nobles efforts, et former des vœux sincères pour la réussite d'une si belle entreprise. S'il est à regretter que les ouvrages de Weisse laissent souvent à dési- rer sous le rapport de la clarté, il faut sans doute mettre ce défaut de l'auteur en grande partie sur le compte de l'in- fluence trop grande qu'il accorde à une imagination un peu avanlureuse. Nous en voyons encore la source dans !a fausse position qu'il a si longtemps occupé entre le hégélianisme et ce que nous nommerons avec confiance non la doctrine de Schelling mais la philosophie de l'avenir. Nous appellerions encore avec plaisir l'attention de nos lecteurs sur les mérites théologiques de ce penseur, si les questions qui se rapportent à l'église, n'étaient éloignés de notre sujet. Qu'il noi"= soit permis seulement de signaler le