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           DANS LES UNIVERSITÉS DE LALLEMAGJNE.                37

l'esthétique, ou, comme il aurait mieux valu l'appeler, la
philosophie esthétique et pratique. La métaphysique a été
une science de théorie pure; elle ne s'occupait ni de l'appré-
ciation des choses, ni de celle des actions ; nous n'y avions
en vue que la seule connaissance. L'appréciation des faits
naturels ou moraux est du domaine de la science que nous
venons de désigner.
   Quelles sont les raisons pour lesquelles (elle idée est ac-
compagnée en nous d'un sentiment de plaisir, d'un jugement
approbalif, telle autre suivie d'un jugement défavorable et
d'un vif déplaisir? Pourquoi cette notion-ci reçoit-elle une
approbation générale ; pourquoi celle-là, au contraire, mé-
rite-l-elle qu'on s'en détourne avec une certaine douleur, et
qu'on la fuie, pour ainsi dire, comme antipathique a notre
nature? Ce sont ces questions et d'autres semblables aux-
quelles répond l'esthétique herbartienne. Il n'y a plus là de
recherches minutieuses sur la réalité et l'apparence, sur la
nature des monades, sur l'essence de la matière, sur les diffi-
cultés de la notion du moi. Sans s'inquiéter si les choses et
les actions sur lesquelles elle prononce sont apparentes ou
réelles, l'esthétique se borne à apprécier les unes et les autres,
et à décider si elles plaisent où si elles doivent déplaire.
   Appliquée aux faits, cette science, tout à fait indépendante
des théories spéculatives, donne naissance à une série de
sciences pratiques qui enseignent comment l'homme doit agir
pour créer non le laid, mais ce qui plaît, pour donner lieu
non à des jugements défavorables mais à des sentiments de
plaisir el à des idées approbatrices. Parmi ces sciences, il y
en a une dont les préceptes portent plus particulièrement le
caractère de la nécessité, donl les lois s'imposent avec une
autorité tout exceptionnelle parce que nous-mêmes nous en
sommes l'objet, et qu'il ne dépend point de nous de sortir de
son domaine : c'est l'éthique.- La philosophie morale, ù la-