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1)10 L'ILLUSTRATION TYPOGKAPHIQUE. 151 me déplaît moins, tout bisarre et ridicule qu'il puisse être, que ces réclames illustrées, où l'on dénigre et déprécie la marchandise et l'industrie d'aulrui, dans des tableaux d'une allégorie très diaphane, où de vilaines petites figures s'en- rôlent au service de passions petites et vilaines aussi. Enfin, les lettres elles-mêmes, ces signes de la pensée, n'ont point échappé à la rage des illustrateurs ; on les r e - présente maintenant tortues, contrefaites, monstrueuses ; très pénibles à déchiffrer, de manière qu'avant peu elles seront devenues de véritables hiéroglyphes, et, à moins d'ôlre un Champollion, l'on ne pourra point les deviner. Puis le pro- grès devra les faire avancer du litre des ouvrages dans les ouvrages mômes, et alors ces vieilles connaissances, voilées ;i nos regards sous des masques horribles, formeront comme un carnaval de Y alphabet, un véritable bal masqué où nous les verrons danser devant nous sans pouvoir reconnaître leurs figures : alors, vieillards infortunés, il nous faudra apprendre à lire de nouveau, ou plutôt, bénissons notre destinée, il n'en vaudra plus la peine : et n'étant pas assez sorciers pour com- prendre les caractères estropiés de la typographie moderne, nous relirons nos vieux auteurs par nécessité. Serons-nous les moins bien partagés ? Et ne sera-ce peint le cas de dire : à quelque chose malheur esl bon. ,). I'KTIT SI:NN. 4