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             LE MÉDAILLIER DES GRANDS A U G U S T I N S                              47

« si nous consentions à.laisser prendre des copies, nous n'aurions
plus de raretés. » (Textuel.)
   La bibliothèque des Augustins, la plus riche anciennement, en
livres et en manuscrits, avant son pillage par la Révolution, a eu
aussi le bonheur d'avoir pour gardien le savant et malheureux
P. Janin, religieux Augustin dont j'ai raconté ia triste fin sur
l'échafaud de la Révolution. Delandine qui l'a connu dans les ca-
chots de l'Hôtel de Ville, antichambre ordinaire de la guillotine,
sous la Terreur, a raconté dans son Catalogue imprimé de la Bi-
bliothèque de Lyon (page 25) les soins pieux que ce vénérable et
modeste savant avait mis à la réorganisation de son riche dépôt.
Sur la porte de ce local, on lisait l'inscription suivante :

                  Hic vivunt mortui superstites       sibi,
                  Hic tacent et adsunt,
                  Hic loquuntvr  et   absunfi.


   Le P. Janin était numismate aussi distingué que savant bi-
bliographe. Sa maison ne put donc pas manquer de lui confier éga-
lement la rédaction du catalogue de son médaillier. Ce catalogue a1
disparu, mais en feuilletant un volume manuscrit, in-folio, de la
Bibliothèque du Palais des Arts (n° 102) qui a pour titre : « Cata-
logues de médailles donnés à l'Académie par M. Artaud, an-
cien conservateur du Musée, en 1835, » j'ai eu la bonne chance'
d'y rencontrer, entre autres choses, la minute d'une partie du ca-
talogue du Médaillier des Augustins. Elle porte pour titre, de l'é-
criture du P. Janin : « Catalogues des médailles impériales en
argent, déposées dans la bibliothèque du couvent dés Grands
Augustins par moy, F. Joseph Janin, le 5 juillet 1782. » Cette
mhmte.forme un cahier de 20 pages, sur deux colonnes, d'une
écriture très fine et cependant très lisible. Ces médailles en ar-

  i Sénèque ou Pline le Jeune, dit M. Bréghot au Lut dans ses Nouveaux       mélanges,
p. 24, ne se serait pas exprimé autrement. C'est dans ce goût d'antithèses et de
pointes, si éloigné de la noble simplicité des beaux siècles qu écrivait le P . Pierre
Labbé, et nous ne serions pas étonné d'apprendre que ce fût lui qui eût rédigé l'in-'
scription que nous venons de transcrire; en tous cas, il ne l'eût pas désavouée. »
  M. Bréghot avait trouvé cette inscription dans un recueil manuscrit d'inscriptions
modernes, mais il ignorait qu'elle avait existé dans le couvent des Augustins.        •'