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98                        LA R K V U E     LYONNAISE

accordées vers 1190 par Humbert-le-Jeune, sire de Beaujeu, con-
firmées et augmentées par ses successeurs Guichard IV et Hum-
bert V le connétable, le hameau, né dans le courant du douzième
siècle, à l'ombre de la tour du péage, sur le territoire de Limas, a
pris une existence distincte ; il a prospéré et a descendu la pente qui
le sépare du Morgon ; la bourgade est devenue ville, le ruisseau et
l'hôpital construit sur le bord se trouvent compris dans son en-
ceinte. Un demi-siècle a opéré ces changements.
    L'hôpital primitif ne suffisait plus pour les habitants etles étran-
gers. Un nouvel hôpital était devenu nécessaire pour recevoir les
voyageurs. 11 fut fondé à peu de distance, au nord de la ville, par
Humbert V, qui unit à cette maison l'hôpital de la ville, sous la di-
rection de religieux hospitaliers alors en grande réputation, les
Augustins de Roncevaux en Navarre.
    Cette union lésait les intérêts du curé de Villefranche, qui avait
jusqu'alors exercé le ministère religieux et perçu les droits tempo-
rels dans la chapelle de l'hôpital de la ville. Il se plaignit à l'ar -
chevêque de Lyon, Aimeric des Rives, qui, de son autorité,régla le
différend par un accord fait au mois de mars 1239 entre le curé
et les religieux.
    Le préambule de ce traité rappelle que « la noble dame Sibile,
 dame de Beaujeu, et le noble homme Humbert, son fils, ont donné
 pour le salut de leurs âmes et de celles de leurs parents, à perpé -
 tuité, à l'hôpital de Roncevaux, pour aumône perpétuelle,"cette
 maison qu'on appelait Y Hôpital de Villefranche, avec toutes les
 appartenances et dépendances de la même maison, afin que l'office
 divin pût y être célébré par les Frères résidents à Roncevaux, et
 afin qu'on pût y accomplri des œuvres de charité ». Mais comme
 l'église paroissiale de Villefranche, ou le curé, au nom de ladite

et les croisades. « Ils se composaient d'ordinaire d'un corps de bâtiment meublé d'une
douzaine de lits, attenant à un cimetière et à une modeste chapelle. Ils étaient desser-
vis d'ordinaire aussi chacun par une seule personne laïque, homme ou femme, que les
document sappellent quelquefois le recteur, le reclus ou la recluse. Leurs revenus con-
sistaient dans le produit de quelques biens fonds, sis dans le voisinage, en quelques
droits censuels, et principalement en legs pieux. Les membres d'une immense asso-
ciation religieuse et philanthropique, les Confrères du Saint-Esprit,       en faisaient
surtout, et conjointement avec l'œuvre des ponts sur les fleuves, les rivières etles
ruisseaux, l'objectif préféré de leurs aumônes et de leurs largesses. » Guiguè, Les
 Voies antiques du        Lyonnais.




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