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                       ACADÉMIE DE LYON                           451-
quelles peuvent donner lieu ces superstitions, qui sont un produit
de l'âge brahmanique, de la religion mythique développée dans une
période postérieure à la religion relativement spiritualiste des
Védas.
    Au sérieux des discussions théologiques succède dans le récit
de M. Guimet une scène d'un amusant pittoresque. C'est le retour
du rajah de Tandjour qui est allé k Delhi assister à la proclama-
tion dala reine Victoria comme impératrice des Indes. Nous assis-
tons avec M. Guimet à la réception faite à la gare au souverain
tombé en tutelle ; il montre avec l'orgueil d'un enfant les cadeaux
qu'on lui a donnés à Delhi, et fait fort économiquement aux fonc-
tionnaires qui l'attendent des présents qu'il suffit de toucher pour
être censé les avoir reçus:            «
    Une visite au palais du rajah complète l'inspection de la ville.
Là encore même mélange de splendeur et de décadence : la cour
des bêtes féroces, les cloîtres élégants en style imité de l'archi-
tecture mauresque, la salle du trône, ledôme qui abrite le sanctuaire
domestique. Au milieu dé; cette magnificence, le. bric à brac eu-
ropéen le plus vulgaire vient représenter l'importation de l'occident,
ainsi que le mauvais goût et la parcimonie qui président aux achats
des maîtres du logis.
    Les missions catholiques ont eu aussi leurs vicissitudes à
Tandjour. Les jésuites y ont eu une église que les brahmes firent
détruire parce qu'elle se trouvait sur le passage de Siwa lorsque
l'idole se rendait en visite de son temple au palais du rajah. Les
catholiques subirent diverses persécutions dont l'une des plus
originales fut celle qu'inventa un rajah du siècle dernier qui fit
enlever tous les enfants chrétiens pour, en faire une sorte de
collège de danseurs et de danseuses, vouant ainsi les chrétiens à
un métier qui constitue aux yeux des Indiens une caste dégradée.
   M. Marmy fait ensuite une lecture sur une statistique médicale
de l'armée française pendant une période de dix ans, statistique
qui prête à des observations fort intéressantes dans lesquelles
M. Marmy fait profiter l'Académie de sa double expérience de
médecin militaire et de savant. Pourquoi faut-il qu'au nom de cette
même expérience il signale la supériorité dés statistiques dressées
en Allemagne,en Autriche et même en Russie?