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NOUVEAUX SOUVENIRS DE PONDIGHÉRY 223 résurrection. Les gardiens y mettent fin en frappantà grands coups de gaule sur le corps à demi-consumé. Les Indiens qui enterrent leurs morts laissent, bien entendu, le feu sacré à leur domicile. Après l'incinération ou l'enterrement, le prêtre officiant fait une purification générale de la maison avec de la bouse de vache. Les parents du défuntse baignent, et les alliés apportent un repas qu'ils ont eu soin de préparer chez eux, la cuisine ne devant jamais se faire dans une maison où vient de passer la mort. C'est le premier repas qu'on ait pris depuis le décès. Le lendemain matin, on se transporte au lieu de l'incinération ou de l'enterrement ; on asperge les cendres ou la tombe avec de l'huile, des fruits du pays con- cassés, du jus de citron, de l'eau de coco et du lait. Les cendres sont ensuite recueillies dans un vase et jetées dans un fleuve sacré ou tout au moins dans une eau courante. Il serait très méritoire de les jeter dans le Gange. A Pondichery.la rivière de Ciroueangyèt celle de Viroutachalom qui pétrifie les objets jouissent à ce point de vue d'une grande réputation. Le seizième jour qui suit, sous un petit pandal construit au dehors, on installe un certain nombre de vases semblables à celui dont je viens de parler et également remplis d'eau. «Les Sivaïstes en ont soixante-quatre, les Vichnou- vistes sept, neuf ou seize, les Brahmes des deux sectes n'en ontjamais qu'un. L'officiant allume le feu sacré. Un morceau de granit qui est censé représenter le défunt est purifié au feu, arrosé de lait, de lait caillé, de jus de citron et d'huile. On lui offre des bananes et du riz. L'officiant, assisté de plusieurs confrères, prononce des man- trams très longs auxquels l'assistance n'entend rien ; puis il verse l'eau des vases sur le granit qui, redevenu simple pierre, est jeté dans un étang voisin. Les mânes du défunt sont alors satisfaits. Les Brahmes reçoivent des présents ; tous ies parents prennent en- semble leur repas, etle filsdu défunt, qui jusque-là avait quitté, en signe de grand deuil, sa toque ordinaire, la remet. A chaque a n - niversaire, on célèbre une nouvelle cérémonie. L'officiant invoque les dieux et purifie de nouveau la maison et les parents. Parmi ces derniers, les plus proches offrent aux mânes du défunt des gâteaux de riz, les plus éloignés de l'eau. Le père, le grand-père d'un In- dien etlesquatre aïeux qui suiventdansla ligne.ascendante, en tout six personnes, s'appellent Sapindas. Il en est de même dans la