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9 LA REVUE LYONNAISE sophe du- dix-septième' siècle d'un excès de confiance dans ses vues, et il lui a reproché d'avoir- conçu l'ambitieux' dessein de ramener tout l'homme à un fait unique. Cette critique de Royer-Collard, selon nous, doit tomber. Il n'y a pas, eu de là part de Descartes, ce présomptueux essor de la spéculation à tenter de fonder la psychologie sur l'unité. Plût à Dieu qu'il se fût abstenu aussi bien sur d'autres parties de la philosophie de spéculer, d'écou- ter les conseils trop hardis de son génie! Ses doctrines, dégagées d'un mélange métaphysique ou ontologique'qui les compromet, au- raient joui d'un crédit plus assuré. Ce à quoi Royer-Collard ne semble pas avoir pris garde, c'est que Descartesa été un simple et profond observateur et non un philosophe spéculatif. La volonté n'a été reconnue par Descartes comme la seule fonction active de l'âme que parce que l'expérience lui révélait que tous les autres phéno- mènes de l'âme revêtaient un caractère différent et opposé, celui de la passivité. On ne contestera pas sans doute à l'expérience la pos- sibilité ni le droit de faire avec certitule une pareille distinction. Descartes a donc mis expérimentalement le doigt sur la véritable et unique faculté de l'âme, et sa théorie de l'unitén'est pas un rêve. Seulement cette théorie ne s'est pas affirmée dans ses développe- ments. Le philosophe ne laisse pas que d'avoir vacillé entre des assertions opposées. Pourquoi définir l'âme une substance pen- sante, si la pensée n'y est mise qu'au second plan et si elle se classe dans les phénomènes passifs? Pourquoi faire aussi de l'activité libre ou de la volonté, l'attribut caractéristique de l'âme, quand on adopte une ontologie qui désavoue ce principe et quand toute efficace est déclarée venir de Dieu? Si Descartes a ébranlé de la sorte la base qu'il donnait à la psychologie, il n'est pas plus heu- reux, il s'égare dans de vaines suppositions, lorsqu'il disserte sur les idées. Les idées innées ont été l'erreur éclatante de sa philoso- phie. Les opérations logiques n'ont nullement appelé son examen. Au-dessous delà volonté, sa psychologie a donc erré à l'aventure, et le vaste champ des phénomènes passifs n'a guère été abordé par -lui que pour y planter le poteau justement indicateur où on lit : « L'âme perçoit et sent. » Combien l'exécution n'a-t-elle pas trahi de la sorte le plan primitif ? Combien la donnée précise d'unité n'a-t- elle pas été défigurée par des conceptions accessoires et apprauvrie