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274    •             LA REVUE LYONNAISE
1862 k 1878, aux Vieilleries lyonnaises un grand nombre d'ar-
ticles, insérés dans différents journaux, qu'il a réunis, en 1879J en
un beau volume, tiré à deux cents exemplaires et dont nous avons
eu déjà l'occasion, à la date de son apparition, de rendre compte
très favorablement dans une de nos revues critiques et bibliogra-
phiques du Salut public. Nous n'avons rien à retirer aujourd'hui
de l'éloge que nous faisions alors de ce livre, fort agréable et non
moins substantiel, où revivent dans chaquecliapitre des souvenirs
locaux, où se révèle â chaque page l'affection de l'écrivain pour
le sol où fut son berceau. En dehors de la grande littérature, qui
s'adresse à tous et qui ne doit respirer que l'amour de la France ou
même de l'humanité, nous admettons une littérature provinciale,
qui recueille attentivement toutes les traditions archéologiques,
historiques, juridiques, artistiques des diverses parties du pays.
De même que le parisianisme (les barbarismes sont à la mode)
consiste à ne traduire que des idées, à n'employer que des expres-
 sions en vogue sur les boulevards, et encore sur certains boule-
vards, du faubourg Montmartre à la Madeleine, pourquoi n'y
aurait-il pas chez nous des écoles d'écrivains provinciaux, comme
dans l'Italie de la Renaissance, il y avait des peintres lombards,
vénitiens, florentins, bolonais, romains, napolitains ? Les Alsaciens
et les Lorrains (je ne puis me déshabituer de les croire Français), les
Normands, les Bretons, les Provençaux n'ont-ils pas le droit de
conserver leurs annales, de retracer leurs légendes, déchanter les
gloires de leurs aïeux ? Si jamais une décentralisation fut justifiée,
c'est bien celle-là. Je ne prétends pas dire que l'aimable antiquaire,
qui a emprunté un de ses surnoms les plus usuels à deux curiosités
du crû, maudisse (ainsi que le font, à ce qu'il semble, tels ou tels.
de ses compatriotes) les agrandissements, les embellissements, les
assainissements que la ville de Lyon a reçus depuis quarante ou
cinquante ans. Mais il ne saurait s'empêcher de constater les alté-
rations matérielles, et même morales,qui s'y sont produites pendant
 cet intervalle de temps.
    Avec quelle complaisance, du reste toute naturelle, il se rappelle,
 il nous rappelle les luttes à mains plates ou autres qui attiraient
 une foule émue sous le toit vermoulu du vieil Alcazar ; les joueurs
 de quinet et de boules, les cadettes microscopiques où l'on ne pou-