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418 LA R E V U E LYONNAISE lyonnaise. Avec le quinzième, la décadence, sous ce rapport, se fait sentir d'une manière plus ou moins, sensible. La fantaisie des artistes, d'une part, et, de l'autre, un esprit d'indépendance, fertile en compositions satiriques, commençaient à altérer le grand art. Cependant la façade de Saint-Jean, tout en appartenant à cette époque de transition, rappelle dans toute son ornementation sculp- turale les plus beaux caractères du siècle précédent. » Vers le même temps, Etienne Turquet et Barthélémy Naris, natifs de Quiers (Piémont), donnèrent un plus grand essor, à Lyon, à la merveilleuse industrie delà soie, laquelle comptait déjà quatre cents tisseurs. D'autres Italiens, les Orlandini, les Gadagne, les Tapponi, les Strozzi, les Rozzi, les Honorati, exilés de leur patrie, en s'asseyant au foyer hospitalier de Lyon, où ils n'avaient plus à redouter les factions qui déchiraient leur pays, y déployèrent aussi toutes les splendeurs de la vie italienne. A ces nobles étran- gers joignons encore Hyppolyte d'Esté, fils d'Alphonse d'Esté et de Lucrèce Borgia, cardinal et archevêque de Lyon. C'était aussi un ami des arts et le protecteur de Benvenuto Cellini qu'il amena avec lui à Lyon, lors de son premier voyage. Le cardinal ne voulut pas qu'il eût d'autre résidence que sa splendide habitation de Ronta- lont, au bord de la Saône, entre Ainay et les Céléstins. Dans ce temps, naissait à Lyon un autre grand artiste, Philibert de L'Orme, dont la jeunesse se passa à Rome, « n'y faisant autre chose que chercher et mesurer les antiquitez. ». Les artistes étrangers aimaient à résider dans notre ville. Serlio, le célèbre architecte, y travailla pendant plusieurs années, et son influence sur l'art fut si grande que Philibert de L'Orme a dit de lui « qu'il a donné, le premier aux Français, par ses livres et ses desseings, laconnois- sance des édifices antiques et de plusieurs fort belles inventions ». De L'Orme, à son retour d'Italie, avec Jean du Belley, évêque de Paris, son ami et son protecteur, trouva de nombreuses occu- pations à Lyon. Les plus riches familles de la ville ou des étran- gers, subissant aussi le goût du temps, cherchaient alors à res- taurer et à agrandir leurs demeures enfouies dans le dédale des rues sinueuses, étroites ', sans air et sans soleil qui formaient les 1 Philibert de L'Orme construisit, eulre autres, dans la cour "de la maison du