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ACADÉMIE DE LYON 167 vaux de la Compagnie, fait cette année par M. Ferrai, président sortant de charge, et par une notice biographique sur M. Mulsant, .. due à la plume de M. Locard. C'est une tâche toujours fort délicate que de comprendre dans un seul et unique compte rendu le tableau de toute l'activité scien- tifique, littéraire et artistique d'une Académie pendant une année entière. La variété même des communications faites aux séances,, la multiplicité des travaux, la diversité extrême des directions intellectuelles et des aptitudes de leurs auteurs constitueraient déjà une difficulté sérieuse s'il ne s'agissait que d'un seul oçdre de connaissances humaines. Mais il s'agit ici de travaux aussi disparates que l'exposé d'une découverte en chimie et un mor- ° ceau de critique historique ou littéraire. Si les littérateurs et les savants vivent en parfait accord à l'Académie, il n'en' ré- sulte . pas moins que les lettres et les sciences se côtoient à la façon des lignes parallèles qui s'avancent vers le même but sans se toucher jamais. Or, cette union, ce contact que les définitions géomé-, triques proscrivent, il faut qu'en dépit de cette science le président en fasse dans son rapport une réalité capable d'exciter à la séance publique l'intérêt d'un nombreux auditoire. M. Ferraz a heureusement résolu la difficulté. Lettres, sciences, beaux-arts se réunissent dans son travail sans que l'esprit du lec- teur ou de l'auditeur'soit fatigué ni désorienté par ces rapproche- ments. De tels exposés attestent l'activité sérieuse de la compagnie et le zèle qui anime ses membres ; les considérations élevées qui terminent le rapport nous élèvent dans ce monde moral auquel il faut bien que tout effort intellectuel aille aboutir, sous peine de rester stérile ; car l'homme ne désire savoir que pour mieux agir, et l'action qui a j>our but de rapprocher notre âme de son but éternel et divin est seule grande et féconde. De ce rapport à la biographie de M. Mulsant, la transition était facile; carM. Mulsant, par son goût pour les lettres et ses éminentes aptitudes scientifiques, offrait quelque image de cette universalité de connaissances, et si ses travaux le classaient parmi les natura- listes, son esprit si large, son culte pour la poésie, son intelligente préocupation de toutes les grandes questions l'unissaient pour ainsi dire à toutes les sections de l'Académie. Aussi gardera-t-on bien