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NOUVEAUX SOUVENIRS DE PONDICHÉRY 209 « Le nom doit avoir une signification, il ne doit être ni indé- cent, ni absurde, ni funeste, ni épouvantable. Il doit être formé d'un nombre pair de syllabes, ne pas renfermer trop de syllabes longues, n'être ni trop long, ni trop court. Il faut qu'on puisse l'articuler facilement. « Que le nom d'un Brahmane, disait Manou, par le premier des deux mots dont il se compose, exprime la faveur propice ; celui d'un Kchatrya, la puissance; celui d'un Vaisya, la richesse; celui d'un Soudra, l'abjection. « Le nom d'un Brahmane, par son second mot, doit indiquer la félicité; celui d'un guerrier, la protection; celui d'un marchand, la libéralité; celui d'un Soudra, la dépendance. « Que celui d'une femme soit facile à prononcer, doux, clair, agréable, propice ; qu'il se termine par des voyelles longues et « ressemble à des paroles de bénédiction ». Les noms des femmes sont encore aujourd'hui choisis suivant ces indications poétiques ; mais ceux des Soudras, tout enguirlan- dés de titres honorifiques, sont loin de signifier la dépendance et l'abjection. C'est généralement le parent le plus âgé qui donne le nom de l'enfant, mais le petit-fils doit toujours porter le nom de son grand- père, et la "petite-fille celui de sa grand'mère. Le seizième jour après la naissance, un Brahme est appelé pour purifier la maison. Il s'acquitte de cette opération en aspergeant le sol et les murailles d'une mixture où entrent les cinq substances de la vache, c'est-à -dire : l'urine, la bouse, le lait, le lait caillé et le beurre. Les parents sont tenus d'en avaler chacun au moins trois gouttes ; puis ils se baignent tous, et la cérémonie se termine par de nouveaux présents aux Brahmes. « Dans le quatrième mois, dit Manou, il faut sortir l'enfant de la maison où il est né pour lui faire voir le soleil; dans le sixième mois lui donner à manger du riz ou suivre l'usage adopté par la famille comme le plus propice. » Il est très important pour un indien d'avoir un enfant mâle. En procréant cet enfant, il paie sa dette aux ancêtres, et il s'ouvre à lui-même les portes du ciel. Dans le Maha-Barada, les aïeux d'un héros lui disent : « Donne