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218                  LA REVUE LYONNAISE
globes qui reproduisent l'azur du ciel, le vert de la mer et la pour-
pre éclatante des incendies. On dirait le chef-d'œuvre d'un ouvrier
céleste. La veille du mariage, le futur époux s'acquitte de ses de-
voirs religieux. On éparpille du riz sur le sol ; on installe au milieu
un escabeau de bois; le futur s'y assied, se fait raser par le barbier,
et se baigne. On lui fait au front des marques avec du sandal, et on
lui met une toque. Des jeunes filles, tout en chantant, lui versent sur
les mains des essences parfumées. Après un nouveau bain, il passe
un vêtement de soie, et, si la cérémonie de l'Upanayana ne lui a pas
été faite, les Brahmes y procèdent à ce moment. Le futur époux
fait alors le simulacre de s'enfuir au désert pour y pratiquer les
austérités des ermites, mais le beau-père le retenant lui dit :
« Pourquoi voulez-vous partir ? C'est aujourd'hui que je vous donne
« pour épouse ma jolie fille vierge dont les bonnes qualités sont
« innombrables.» Le futur se laisse ramener. 11 passe alors un pan-
talon orné de broderies d'or, une grande robe, une toque éclatante
de pierreries, des boucles de diamant à ses oreilles, un médaillon
et un collier d'or à son cou, des bagues à ses doigts, de riches brace-
lets à chaquebras. On lui amène un cheval choisi entre mille, ca-
paraçonné avec luxe, orné de bracelets aux quatre pieds. Ses frères,
également à cheval, se rangent à ses côtés. On porte devant lui des
 pavillons et des parasols en bon ordre. Des éléphants, des cha-
 meaux, des chevaux innombrables sont montés par le cortège des
invités. Des flûtes et des violons font un concert mélodieux. Les
 poètes chantent. Les bayadères dansent. Un char orné de diamants
et de pierreries, attelé de quatre éléphants., s'avance majestueuse-
ment. Un grand tam-tam porté par un éléphant résonne comme le
tonnerre. Des milliers de jeunes bayadères richement vêtues mar-
chent les bras croisés, d'autres agitent des éventails ou portent des
 parasols. Les rues où passe le cortège sont tellement pleines de
 foule que les rayons du soleil ne peuvent frapper la terre. Les cu-
 rieux disent : « C'est Indra, le roi des dieux. C'est son frère cadet.
 « C'est le souverain de cette ville. Ah ! si cette procession pouvait
 « passer tous lesjours ! »
    « Près de la maison de la jeune fille, les beaux-frères du futur
 viennent le prendre par la main, l'aident à descendre de cheval et
 l'introduisent sous le pandal. Les belles-sœurs lui jettent des guir-