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                LES CHAMBRES-J)E MERVEILLES                       423
 nos ateliers; et, dans l'article 29 des statuts de 1496, il était dit
 « que nul ouvrier peintre ni autre ne puisse vendre en ceste ville
 de Lyon besogne faicte, comme tableaux, draps, tant sur toile que
 autrement, à huyle ou destrempe, jusques à ce que la besogne soit
 parles maistre-jurez veue et visitée, pour ce l'on apporte souvent
 et quasi toujours de faulces, au grant- intérest et dommaige des
 achepteurs d'icelles et deshonneur des maistres et ouvriers dudit
 mestier, pour ce que les draps et toiles sont pourris et pleins de
pièces sans cousture, et les tableaux non bien ni loyalement faitz
qu'ils n'oseroient vendre en leur pays ».
    Ces statuts offrent encore un grand intérêt en ce qu'ils nous
révèlent les noms de beaucoup d'artistes comme Jean de Paris, Jean
Blie, Jean Prévost, Pierre de la Paix, dit d'Aubenas, Dominique
Du Jardin, Philippot Besson, Pierre Boute, François Rochefort,
Jacques de La Foretz, Claude Guynet, maître Gaultier et Guil-
laume Bayotte, tous « paintres jmagiers et de verrerie ». Mais, à
ce moment, se rencontrent aussi sur nos registres consulaires les
 noms de bien d'autres artistes, Jean Collarier, Jean de, Juys,
 Etienne Dupin, Jean Prévost, peintres ; Nicolas Leclerc, tailleur
 d'ymages. » Comme on le voit par ces citations, Lyon, au moment
 de la Renaissance, comptait un nombre considérable d'artistes
formés aux grandes écoles du moyeu âge, mais dont il ne nous
reste malheureusement que de bien rares Å“uvres.
   Toutefois quelques-unes de ces œuvres ont émergé tout à coup,
il y a quelques années. Il était de notoriété publique, à Lyon, que,,
malgré nos trop fréquentes révolutions, il y existait encore de
nombreux objets d'art lyonnais ou étrangers; recueillis antérieu-
rement à 1789 ou colligés, depuis lors, par beaucoup d'amateurs.
Mais ces objets étaient généralement peu connus ou ignorés même
complètement, en ce qu'ils étaient enfermés dans des cabinets dont
les portes ne s'ouvraient qu'à quelques rares amis. On pensa donc
un jour, en 1877, qu'il serait d'une grande utilité pour l'histoire de
l'art décoratif à Lyon d'étaler au grand jour tant de richesses
comme enfouies et perdues, et de les grouper dans une grande
exposition publique. Cette heureuse idée fut réalisée bientôt, et il
se forma une commission d'hommes distingués par leur savoir et
leur .goût, qui s'imposa la lourde tâche de créer cette exposition