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4". LA REVUE LYONNAISE arrivée à sa page dernière. La psychologie a moins de consistance, de structure régulière que la plupart des autres sciences, soit encore. Pour notre compte, nous ne ferions aucune difficulté de l'accorder. Mais ses matériaux sont là , richement recueillis, en-, combrarit pour ainsi dire la voie, tant ils sont nombreux, et comp- tant, quel que soit le pêle-mêle de leur gisement, au nombre des plus beaux que l'œuvre des siècles nous ait laissés. Attendez, c'est le mot d'ordre de plus d'une science sérieuse. Tourner les imper- fections de la science en démenti contre la science même, ce serait, on le reconnaîtra, un genre d'arguments dont le bon sens et la bonne foi devraient déconseiller l'usage à la légèreté, au scepti- cisme et à l'envie. S'il est vrai que la psychologie se soit attiré les disgrâces de l'opinion par les incessantes variations de sa liste des facultés de l'âme, etsi l'on ne peut disconvenir que ce ne soit là le vice capital qui s'oppose à ce qu'elle puisse jouir de la prérogative reconnue d'une science, n'est-ce pas un avertissement que là aussi doit por- ter tout le soin des nouvelles recherches ? Ne faut-il pas que quel- que chose de fondamental ait été omis, pour qu'on en soit venu à cette classification mobile, toujours à refaire, où on ne s'accorde ni sur les facultés ni sur leur rang, et où celles qui sont admises ne peuvent pas être sûres de n'avoir point à céder la place à d'autres? N'est-il pas naturel de croire que toutes ces listes, qui s'excluent mutulleement, reposent sur une commune erreur ? Une révision attentive ne permettrait-elle pas de faire de larges éliminations ? A quelque point qu'on s'arrêtât dans Ce travail, on aurait déjà , ce semblé, corrigé une partie du défaut que présente la psychologie, si l'on était parvenu à restreindre rénumération flottante des fa- cultés trop complâisamment admises par la plupart des philo- sophes, et à supposer que cette méthode sévèrement justifiée d'éli- mination conduisît jusqu'à une faculté primitive et unique, qui suf- firait pour expliquer toutes les opérations de l'âme proprement dites. La valeur d'une pareille hypothèse mériterait sans doute d'être diligemment examinée ; car aucune autre,par les apparences, du moins, ne serait plus propre à la fondation de la science, toutes choses, et l'âme entre toutes, devant infailliblement s'ordonner sur le type de l'unité.