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            SOCIÉTÉS SAVANTES

  SOCIÉTÉ D'ÉCONOMIE POLITIQUE DE LÃON. — Séance du 20 janvier             1882. —
Cette séance a été consacrée à l'étude de la question du luxe sur lequel M. V.
Pelosse a présenté un rapport. Le rapporteur n'a voulu envisager que le côté
économique du luxe qu'il considère avec J.-B. Say comme l'usage des choses
rares et coûteuses. Le luxe semble être inhérent à la nature humaine, il se présente
à tous les âges de l'humanité, aussi bien dans le débris préhistorique qu'au milieu
de nos sociétés les plus civilisées. Dans l'antiquité, le luxe revêtait des formes
plus majestueuses que de nos jours, il faisait élever d'énormes monuments qui
nous étonnent encore par la masse de leurs vestiges ; il n'était l'apanage aussi
que d'un petit nombre d'hommes exclusivement riches qui aimaient à faire des
folies qu'on ne saurait tolérer aujourd'hui.
   A l'époque actuelle, le luxe s'est démocratisé, il s'est infiltré dans toutes les
classes de la société, mais aussi il a diminué d'intensité ; les folies luxueuses des
âges anciens et même des siècles derniers sont passées sans espoir de retour et
l'extension du luxe lui a fait perdre de son éclat.
   Mais au point de vue économique actuel, faut-il dire que le luxe soit un bien
ou un mal? M. Pelosse, qui n'est point un apologiste aveugle du luxe, croit qu'il
est plus un bien lorsqu'il est modéré, c'est-à-dire lorsque les dépenses de luxe
de chacun sont en rapport avec ses revenus. Question d'appréciation et de mesure.
En effet, on ne saurait véritablement vouloir proscrire avec l'école rigoriste
toutes les industries de luxe qui font vivre une partie de la France et de Lyon en
particulier. D'ailleurs l'application modérée des industries de luxe a une autre
utilité, elle permet de faire tomber dans le domaine des choses vulgaires et bon
marché bien des produits commodes qui seraient toujours restés rares et chers si
on ne se fût pas adonné à leur fabrication et à leur perfectionnement : nous cite-
rons les verres de vitre, descendants directs des glaces de Venise, objets de luxe
autrefois. Le rapporteur a ensuite étudié les principales applications du luxe pu-
blic et a encouragé l'usage de ce luxe qui de nos jours peut seul revêtir des
formes nobles et mises à la portée de tous. Une intéressante discussion où ont
surtout pris part MM. Isaac, Permezel et Rougier, président, a clôturé la séance.
  Séance du vendredi 27 janvier 1882. — La Société se réunit dans les salons
Casati pour entendre le rapport présenté par M. Bleton concernant le nouveau
projet de loi de M. Mase sur les Sociétés de secours mutuels. — Pendant une
heure et demie, l'honorable rapporteur a tenu l'assemblée sous le charme de sa
parole et a su traiter avec esprit et compétence unsujetquelque peu aride et né-