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CARICATURES 55
danse, le tailleur, le perruquier, le maquignon; le peintre n'a
point oublié d'orner l'appartement des portraits de chevaux célè-
bres; puis le cabaret! fi donc! aujourd'hui c'est le café-restaurant
avec cabinets particuliers ; là se condensent les vices, le jeu, les
filles, l'ivrognerie ; le jeune homme ruiné épouse une vieille laide
et riche. Il retourne au jeu et finit en prison.
Passons en France et citons rapidement quelques caricatures
dont le sel n'a plus de saveur; nous sommes plus malins qu'il y a
cent ans.
La racine de Hola, recette pour corriger les femmes à coups de
bâton, grande planche gravée à Paris. Bouché.
Assemblée de vieilles filles et de vieux garçons, gravure de
Boitar.
La Guinguette, singes habillés, dansant et buvant, gravure de
A. Le Mire.
Le Singe à la mode, dédié aux petits maîtres françois. Il
porte une ombrelle, un manchon, un lorgnon et une canne. C'est
de l'actualité.
Compter les caricatures relatives aux modes, autant vaudrait
entreprendre de compter les grains de sable du Sahara. Toutes les
gravures de mode sont des caricatures, quelques-unes sont spi-
rituelles, en voici une entre autres du siècle dernier relative
aux coiffures de femmes dont la hauteur était démesurée et qui de-
venaient, avec leurs accessoires, monumentales comme la grande
pyramide. La gravure qui est bonne, représente une dame dont
on sucharge le chef de cet édifice. Pour cette opération le coiffeur
s'est hissé sur un grand marchepied, devant la dame est un géo-
mètre qui suppute la hauteur avec un quart de cercle, le titre en
anglais porte :
RIDICULOUS TASTE OR THE LADIES ABSURDITY.
Cette mode a donné lieu à d'autres planches en ' petit format,
assez piquantes. Dans l'une, le mari et la femme, en se prome-
menant accrochent les réverbères avec leurs perruques, titre :
Otez les lanternes, que M. et M'"1" passent. Dans une autre, des
oiseaux viennent se poser sur les sommets d'un couple à la pro-