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       LA MORALE ANGLAISE
                                     ET


                  LA MORALE IDÉALISTE



   La Murale anglaise contemporaine,    par M. GUYAU, ouvrage couronné par
       l'Académie des sciences morales et politiques.— Germer Bailliére.




    Dans sa Morale anglaise contemporaine, M. Guyau adopte
 une méthode qui fait de son liyre une œuvre de philosophie origi-
 nale autant que d'histoire : c'est celle que M. Fouillée a nommée la
 méthode de conciliation. La philosophie s'étant débattue, pendant
 tant de siècles, et si vainement, entre tant de systèmes enne-
 mis, l'heure est venue, selon M. Fouillée, de reconnaître l'inutilité
 de la lutte entre philosophes. Les systèmes ont assez prouvé leur
immortalité ; avouons qu'en chacun d'eux réside quelque grande
vérité. Seulement cette vérité est voilée, puisque si peu d'esprits la
reconnaissent; elle est, en outre, incomplète, puisque chaque système
a la sienne. Donc, « l'idéal de la philosophie serait une doctrine
assez large pour réconcilier dans son sein tous les systèmes... La
vérité ne divise pas, elle unit pour régner. » — « On ne saurait
jamais assez se persuader dit, de son côté, M. Guyau, combien une
tête humaine est étroite... Le caractère le plus remarquable de
l'esprit philosophique moderne, c'est de ne plus s'enfermer dans
une doctrine... Toute doctrine, œuvre sincère de la pensée hu-
maine, doit renfermer une part de vérité. Critiquer, c'est simple-
ment montrer que cette partie de la vérité n'est pas le tout. »