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ISABEAU DE GREMEAUX 33 la clé de voûte de la monarchie, eût été conservé plus longtemps à la France, tous ces éléments : noblesse, bourgeoisie et peuple, eussent été. habilement pondérés sous sa main ; une aristocratie réelle et puissante, une.bourgeoisie indépendante en seraient nées pour le salut de la Fance. Vains regrets, hélas I Renaud de Gremeaux était l'un des derniers représentants de . ces gentilshommes provinciaux. Il fréquentait la Cour, mais pour prendre les ordres du roi, du chef, et, dans l'intervalle de ses. campagnes, il rapportait dans ses domaines l'armure que nous voyons sur son portrait, noire, unie, sans aucune ciselure ni aucun bossage ; son air martial, sa coiffure plate, sans frisure d'aucune sorte, dénote l'énergique simplicité du gentilhomme du fond des montagnes. Au reste, pour le peindre, je n'ai qu'à transcrire ce que nous dit de lui Claude le Laboureur, l'auteur bien connu des Mazures de . VAbbaye de l'Ile-Barbe, à propos de son neveu Philibert de Rebé. ., • " .. ,.,. ; , , « Philibert de Rebé, baron d'Amplepuis, seigneur de Rebé et autres places, fit ses premières armes sous le seigneur de Lagrange, son oncle, qui n'estoit pas un mauvais maistfè en cet art. Cet oncle, certes, pour dire cecy en passant, es toit vigilant, hardy, entreprenant, et de ceux, en un mot, qui ne trouvent rien de difficile. D'où vient que s'estant jette dans Novy, petite ville de la coste de Gennes, foible etnialpourveuë, pour faire plaisir au connestable de Lesdiguières, il y fut assiégé par les Génois et s'y deffendit jusques à l'extrémité, n'ayant jamais voulu entendre par- ler décomposition. Mais cette fierté luy coûta bon ; car ayant esté emporté de force, il y perdit un fils qui promettait beaucoup, et IUJ et son neveu Philibert de Rebé furent faits prisonniers et menez à Gennes, d'où Lagrange se tira par adresse et son neveu par une bonne rançon. » , On trouvera en son lieu le récit complet de cette aventure, ce qui précède n'étant donné qu'à titre de portrait du personnage. Pour compléter ce portrait, laissons-le parler lui-même : JANVIER 1882. a- T. III.