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             ARMOIRIES DES COMTES DE FOREZ                         25
Savoie, mort en Chypre en 1148, parce qu'il était seigneur du
Bugey. Or, M. de Barthélémy démontre qu'il n'avait pas d'ar^
moiries, et que les plus anciens sceaux armoriés de cette illustre
famille, encore souveraine, datent du treizième siècle.
   J'ai donc été obligé de modifier toute cette partie de mon travail
dans le manuscrit d'une seconde édition que m'avait encouragé
à entreprendre notre éminent archiviste de Lyon, M. G. Guigue.
   Quant à la raison donnée par A. Bernard, que le comte de
Forez et Lyonnais, Guillaume III, ne put se dispenser d'avoir des
armoiries, puisqu'il conduisit des troupes à la première croisade où
il mourut, comme on l'apprend de Guillaume de Tyr, et qu'il fallait
bien que ses troupes eussent une bannière, cette-raison, dis-je, est
insuffisante; car tous les croisés portaient une croix sur eux, soit
sur l'épaule droite, soit sur lebras ou sur le front du casque, et des
croix étaient peintes sur les banderolles de leurs lances.
   En recevant la croix des mains de l'archevêque de Tyr, à l'as-
semblée de Gisors-sur-1'Epte, en 1188, Philippe-Auguste, Richard-
Cœur- de-Lion et le comte de Flandre décidèrent que les croix
d'étoffe portées par les croisés seraient rouges pour les Français,
blanches pour les Anglais et vertes pour les Flamands.
   Après mon mémoire sur les croisés du département de l'Ain, mon
honorable ami, M. Vachez, a publié un important travail sur les
croisés des départements du Rhône et de la Loire intitulé : Familles
chevaleresques des Lyonnais, Forez et Beaujolais aux croi-
sades, 1875, dans lequel figurent, avec leurs armoiries, trente che-
valiers de la première croisade en tête desquels est ce Guillaume III,
comte de Lyonnais et de Forez, aux armes :de gueules, au chêne
d'or rayé et feuille de sinople, qu'il sera bien obligé de rayer
dans une nouvelle édition, s'il l'entreprend. Il faut bien se rendre
à l'évidence et se résigner, car la vérité historique a des droits
imprescriptibles; et puis nous ne sommes pas les seuls, et la galerie
des croisades du palais de Versailles devrait être la première
à s'exécuter et à nous donner l'exemple.
   On voit par ce qui précède que ce n'est pas pour le plaisir de
critiquer Auguste Bernard et M. de Persigny que je publie cette
note, mais bien pour éclairer ceux des lecteurs de la Revue lyon-
naise qui n'ont pas étudié cette question.