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26 LA REVUE LYONNAISE Maintenant examinons ce qu'Auguste' Bernard dit des comtes de Forez jet Lyonnais de la seconde race, le nom de dauphins, qu'il leur attribue et leurs armoiries de gueules au dauphin d'or, dès 1109. iî Pour cette date, ce qui précède montre ce qu'il faut .en penser au sujet des armoiries ; mais pour ce nom de dauphin devenu cé- lèbre, voici encore une récente explication qui vient renverser les idées généralement reçues. Dans lenouveau Bulletin d'histoire et d'archèologiereligieuses, publié à Romans par le savant chanoine, M. l'abbé Ulysse Chevalier, juin 1881, page 133, on lit ce qui suit au sujet de la commanderie de Saint-Martin de Gap, des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, et d'un de ses bienfaiteurs : « Guignes, le comte (1080-1125), Mathilde, surnommée la Reine, sa femme, et leur fils Guigues, le premier qui se soit appelé dauphin ', tous trois mentionnés dans l'acte du 30 avril 1112. « Très probablement Guigues, fils de Mathilde, en s'appelant dauphin, voulait indiquer quelque prétention à la souveraineté du royaume que possédait la famille de sa mère qui peut-être était la dernière de sa race. » (G. Roman, dans la Revue du Dauphiné, 1880, p. 236, n° 1) : « Quelques-uns disent qu'elle était fille d'un roi de Castille, d'autres d'un roi d'Angleterre, mais les uns ni les autres n'en ap- portent aucune preuve » (Valbonnais, Hist. du Dauphiné, I, 3). Quant au « symbole » du dauphin, il se trouve pour la première fois sur les sceaux de Guigues, fils de Guigues, André, en 1236 (t'&.,n°2). Avant de terminer, je pense intéresser le lecteur par la citation suivante de M. d'Amecourt dans la séance du 9 janvier 1874 de la ' « D'après M. de. Terrebasse, Notice sur l'origine des dauphins de Vien- nois, Vienne, 1875, in-8°, p. 125 : dalphinus, talfintis, « ainsi que l'écrivent les « chartes allemandes, serait... un nom tudesque défiguré par sa traduction en latin « et n'ayant originairement aucun rapport avec le mot delphinus. Ce nom à l'ori- « gine était un nom de dignité revenante celui de chef, thane, prince, » et la chroni- que d'Iperius, abbé de Saint-Bertin au quatorzième siècle, en serait la confirmation : « Dauphin, en effet, dit ce chroniqueur, n'est autre chose que roi déposé, et les dau- « phins sont des rois déposés.» (Cfr. Dom. Martesse, Anecd. 111,565, Dom Bouquet, Hist. des Gaules, X, 299).