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6 LA REVUE LYONNAISE IV Nous avons terminé notre examen des divers systèmes par les- quels la psychologie a cherché à se constituer/Nous avons vu combien elle a souffert de la versatilité continuelle de ses essais rapportés à la multiplicité présumée des facultés de l'à me. Mais il ressort clairement de cette étude qu'il ne faut pas désespérer de l'avenir de la science, et que la cause de l'unité n'est pas encore perdue. L'unité a ses détracteurs. Beaucoup ne voient en elle qu'une spé- culation d'un attrait dangereux. Souvent, en effet, un système organisé sur l'unité n'est pas auLre chose qu'une tyrannie orgueil- leuse de l'esprit satisfaite. Cependant on serait bien peu digne du nom de philosophe, si l'on croyait que l'on ne dût avoir aucun souci de l'unité. Négliger l'unité ou ne poursuivre qu'elle seraient une faute égale. Les vrais et profonds observateurs sont ceux qui, dans la chose observée, découvrent ce qui peut être la base d'un rapport quelconque d'harmonie ou de dépendance avec d'autres choses du même genre, et qui examinent ainsi, avec un mélange prudemment réfléchi d'analyse et de synthèse. L'unité pour ceux- là n'est jamais une proie à saisir, mais elle est une rencontre tou- jours à espérer; car, dans la nature, tout est lié, parce que tout est un, et l'unité retombe en cascades éblouissantes et divines sur l'universalité des êtres, au point que nous n'avons nul moyen de concevoir que le plus grand ou le moindre pût s'en passer. Spécialement, l'homme est une unité. Des autres existences vous pourriez dire encore, quoique ce fût par erreur, qu'elles ne sont que desobjets; maisl'homme, vousêtes obligédedire qu'il est une unité. Oui, le moi unifie tous les phénomènes qui peuvent paraître dans i l'homme, et, comme la psychologie roule sur toute la scène chan- geante des manifestations qui sont depassage dans le moi, elle ne peut avoir d'autre route que celle de l'unité. Qu'est-ce que ce magnifique exemplaire d'unité dans l'homme ? Jusqu'où l'unité va-t-elle? Où 1 Cet extrait est tiré du XV6 chapitre qui termine la première partie de Touvrage. LA DIRECTION.