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               LES CHAMBRES DE MERVEILLES                         429
d'argent avec des armoiries appliquées, des devants d'autel en
velours, et dont l'un avec compartiments brodés or et soie repré-
sentant des sujets religieux tirés de la vie de saint Jean. A côté
de ces ornements, se rencontraient de nombreuses portières, des
tapisseries pour meubles, des robes de dames avec manteaux:de
cour, et jusqu'à des habits, des culottes et des gilets en soie brodée
du temps de Louis XV et de Louis XVI. Cette série offrait d'au-
tant plus d'intérêt qu'elle permettait de suivre les progrès de l'in-
dustrie du tissage des étoffes de luxe, depuis le quinzième siècle,
c'est-à-dire depuis les premiers temps de l'établissement de la
fabrication dés soieries à Lyon.
   Toutefois, dans la série des ornements d'église, il s'en, rencon-
trait quelques-uns antérieurs au quinzième siècle, et dont la pro-
venance orientale ne paraît pas contestable. Quelques pièces
offraient un intérêt historique, comme une chasuble du seizième
siècle qui a servi au sacre de nos rois, et une chape du dix--
septième siècle qui a figuré aux fêtes de la canonisation de
saint François de Sales. Les dentelles, quoique peu nombreuses,
offraient aussi beaucoup d'intérêt, c'étaient des- rabas de "dentelles
et des guipures de Flandres, de Venise, d'Angleterre, d'Espagne,
d'une rare perfection.
   Si aujourd'hui les anciennes étoffes sont bien rares, les pièces
de notre vieille orfèvrerie ne le sont pas moins. Leur valeur intrin-
sèque a tenté bien des cupidités. A Lyon, en 1562, les protestants
ont fondu la plupart des trésors de nos églises ; et, en 1793, tout ce
que ces églises possédaient encore d'objets en métal précieux a été
jeté dans les creusets des hôtels des monnaies de Lyon et de Paris.
Les nécessités des temps et la mode ont fait disparaître, en outre,
presque toute l'argenterie ancienne. C'est ainsi que le cardinal de
Tencin, archevêque de Lyon, fit fondre en 1740 presque tous les
 vases sacrés qui avaient échappé au pillage dés protestants
en 1562, pour acheter la grande croix et les six chandeliers d'argent
qui ornaient le maître autel de Saint-Jean, et que la Révolution se
hâta de confisquer et de convertir en monnaie.
   L'orfèvrerie de l'exposition offrait cependant des pièces des plus
 anciennes et même du temps du style bysantin, comme deux
 châsses, l'une en bronze doré et à personnages à hauts reliefs, et