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(p. 114) parle d'une maison située non loin de la fontaine delà
Chana, « laquelle, dit-il, est remarquée par ceux qui aiment le
dessin, par une peinture à fresque du Petit Bernard, mais il n'en
reste plus que des ombres légères d . »
   Notons aussi qu'à cette grande époque le luxe du mobilier des
appartements se développa avec rapidité et un goût parfait
chez tous les négociants promptement enrichis par le prodigieux
accroissement de leur commerce. Il se forma même.alors a Lyon
une école d'ébénisterie, dont on a pu admirer de splendides pro-
duits à l'Exposition rétrospective de Lyon, en 1877. Cette école se
distingua surtout par le goût parfait de l'ensemble, l'habileté du
dessin, la sobriété des détails, le fini des sculptures en bas-relief,
des vantaux et des cariatides qui ornent généralement les buffets et
les armoires de cette époque. Tout en s'inspirant de l'art italien,
les artistes lyonnais semblent avoir évité, avec soin, de copier cette
 exubérence d'ornements d'un goût douteux qui caractérise trop
 souvent l'ébénisterie italienne. Encore moins ont-ils imité les
 formes étranges des œuvres allemandes de la même époque2.
   1
      Cet usage de couvrir de peintures les façades des maisons se conserva assez
longtemps. Glapasson cite dans sa Description          de Lyon (p. 21) la maison de
M. Delafosse de Seynas, au coin de la place Bellecour et de la rue Sainte-Marie.
« C'est une des premières maisons de la ville, dit-il, qui ait eu de la régularité et de
l'apparence. Les dehors avaient été peints avec art, par un élève de Blanchet et sur
ses dessins. Il s'en est conservé encore une partie du côté du jardin. »
   N'oublions pas non plus de citer les grandes peintures murales qui ornaient la
grande cour du collège de la Trinité. Ces peintures furent exécutées en 1662, par
Blanchet et Dupuy, mais le climat rongeur de Lyon les a rapidement effacées, et on
ne les connaît que par la description qu'en a donnée le P . Ménestrier dans son livre :
le Temple de la sagesse ouvert à tous les peuples ; dessin des peintures de la
grande cour du collège de la Sainte-Trinité'.        Lyon, chez Antoine Molin, 1663.
   Les peintures murales dans l'intérieur des maisons devinrent aussi à la mode
sous Louis XIII et Louis XIV. On en retrouve encore quelques traces dans plusieurs
hôtels du quartier de Bellecour. Dans l'hôtel de LaTourette, le vestibule était orné de
très beaux camaïeux peints à l'huile par Sarrabat père. Le plafond de ce vestibule
ainsi que celui de l'escalier, étaient du même artiste, lequel avait peint aussi plusieurs
tableaux qui décoraient les appartements.
   La maison peinte par Petit Bernard appartenait à la ville qui l'avait acquise
d'Antoine Couet, comte de Montribloud, en 1662 (Arch. de l'Art français, par
 MM. Rolleetde Montaiglon, 1862). Le vrai nom du Petit Bernard est Salomon Ber-
 nard. On le croit élève de Jean Cousin. Il s'est occupé de peinture et d'architecture.
 Son traité sur la perspective n'a pas été publié ; il a dessiné les tapisseries qui exis-
 taient encore, en 1675, dans l'église Saint-Paul.                                      '
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      Voir YExposition rétrospective de Lyon en 1877, par M. Vachez, avocat
 (Lyon, 1877, p. 22).