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                             SOCIETES SAVANTES                                   331
    Un numéro du Courriel' di Lyon rendant compte de la conférence faite ven-
 dredi dernier par M. le docteur Lacassagne, à l'amphithéâtre de la Faculté de
 médecine, sur la criminalité et l'analogie du criminel et de l'homme primitif.
    M. le président prend la parole pour remercier de nouveau M. Lacassagne qui
 a si brillamment inauguré la série des conférences de la Société d'anthropologie.
 Il annonce que M. Guiniet a bien voulu se charger de la seconde conférence. La
 Société sera avisée plus tard du jour et du local où cette réunion aura lieu. Il
 est important d'avoir une salle moins exiguë que celle de la Faculté de médecine,
 qui est absolument insuffisante, vu la masse des auditeurs qui se pressent à ces
 conférences.
    M. le docteur Rebatel présente à la Société un jeune homme, actuellement en
 traitement dans son service, qui présente une singulière anomalie ; il a quatre
 mamelons, dont deux au-dessous des mamelles. Ce cas se présente encore assez
 fréquemment, et M. Rebatel pense que ce serait un sujet à mettre à l'ordre du
jour.
    M. Lacassagne a déjà constaté ce fait dans les hôpitaux, il se présente du reste
aussi chez les animaux. Le savant orateur se propose de traiter cette question
et demande qu'on fasse photographier ou dessiner cet homme comme document
 précieux à conserver dans les archives de la Société.
    L'ordre du jour appelle la discussion sur la communication faite par M. Cor-
 nevin, au cours de la dernière séance, sur la domestication du cheval. La parole
 est à M. Guimet.
    M. Guimet fait observer que M. Corne vin a cité le peuple égyptien comme
 exemple des faits qu'il a avancés, c'est-à-dire que le cheval n'était pas domestiqué
 chez les peuples qui n'ont pas eu d'âge de bronze.
    L'Egypte est un pays à part qui n'a laissé, il est vrai, aucune trace de l'âge de
bronze, mais c'est parce que dès la plus haute antiquité sa civilisation' est déjà
 parfaite. Ce peuple a dû passer par l'époque du bronze, mais dans un temps abso-
 lument inconnu, et avant qu'il ne s'établît en Egypte. A l'appui de cette opinion,
 il présente à la Société des photographies des monuments les plus anciens qu'on
.connaisse, de la IIIG et de la IV0 dynastie, c'est-à-dire peut-être 6 ou 7000 ans
avant notre ère. Les statues en question sont d'un travail admirable, elles ont des
 yeux de verre, leurs cils et leurs soucils sonts faits en bronze. Donc, dès cette'
époque, lesEgyptiens connaissaient ce métal et savaient même l'employer aux
 travaux les plus délicats, de même qu'ils savaient fondre et colorer le verre et
l'utiliser pour donner la vie à leurs statues.
  L'une des figures, celle de l'homme, a les yeux bleus, les cheveux blonds et
une petite moustache. La femme, au contraire, est brune, et elle porte une per-
ruque sur ses propres cheveux absolument comme les élégantes Romaines de la
décadence. Quant à l'absence du cheval en Egypte avant la XVIIIe dynastie,
M. Guimet l'attribue à la difficulté d'élevage que présentait le climat de l'Egypte.
Huit mois sur douze, les quatre mois d'inondation et les quatre mois de séche-
resse, devaient être impropres à la nourriture du cheval ; cet animal n'a donc