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N O U V E A U X SOUVENIRS DE PONDIGHÉRY 305 La mort d'un parent constitue l'Indien en état de souillure. On trouve à ce sujet dans Manoudelongs et curieux détails. Le Vichnou Pourana s'exprime ainsi : « Le temps de souillure pour un Brahme dure dix jours; pour un Kchatrya, douze ; pour un Vayssia, .quinze; pour un Soudra, un mois. Quand le temps de l'impureté est fini, le parent le plus proche du décédé doit nourrir un certain nombre de Brahmes à son choix, mais un nombre im- pair, et offrir au décédé une boule de riz qu'il place sur l'herbe Dharba. Quand les convives ont pris leurs repas, celui qui mène le deuil doit toucher de l'eau, une arme où un bâton. Il est purifié par ce contact et peut reprendre sa vie habituelle. » Il nous reste à dire brièvement quelles sont les principales fêtes célébrées tant à Pondichéry qu'aux environs. La fête de Virampalnam, qui dure dix jours, a été constituée en l'honneur d'une déesse protectrice des champs et des villages.. Cette déesse porte le même nom qn'une variété de lotus, elle s'ap- pelle S'ingajany. Cette homonymie vient de ce qu'un vaste étang plein de lotus existait jadis près du village de Virampatnam. Le quatrième jour de la pleine lune de juillet, on célèbre, sous le nom de Pilléar-Tchouti, l'anniversaire de la naissance de Poulléar. L&fête des armes, célébrée également par les Indiens des deux sectes, dure dix jours. La foule promène des armes dans les rues, et chacun appelle les bénédictions de Dieu sur les instruments de son travail. En la célébrant, les Vichnouvistes honorent spécialement Sarassvady, déesse de la science, et les Sivaïstes Dourga, déesse de la guerre. La fête de Cartiguey tire son origine de la légende suivante : Un roi des Asouras, Bali, employait sa puissance à faire le mal. Vichnou, sous forme d'un Brahme nain, se présenta à lui, et lui de- manda de lui accorder ce qu'il pourrait mesurer déterre avec trois de ses pas. Le roi y consentit, en riant de la petite taille du sollici- teur ; mais celui-ci, grandissant tout à coup-d'une façon effrayante, franchit toute la terre du premier pas, du deuxième tout l'espace atmosphérique et du troisième tout le ciel, puis il posa le pied sur la tète du roi. Au contact de ce pied divin, le roi fut frappé de mort, mais, avant d'expirer, les ténèbres de son esprit se dissipèrent, il AVRIL 1882. — T. III. 21