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 306                  LA REVUE LYONNAISE           .
  adora Vichnou, et lui demanda comme une grâce d'accorder son
 paradis à tous ceux qui illumineraient le jour anniversaire de cet
 événement. Vichnou y consentit, et la fête du Gartigaey fut ainsi
 instituée. Les galopins tirent des pétards dans les rues et des lampes
 s'allument dans chaque maison.
    La fête de Chellambrom se célèbre en décembre, dans la pagode
 de ce nom, sur la route de Pondichéry à Karikal. La divinité qu'on
 adore s'appelle Sittambara Issouren et n'a aucune forme visible. ""'   ••
 Elle accorde à ses fervents la faveur de devenir comme elle et de
 ne pas renaître après la mort.
    La pagode, une des plus remarquables du sud de l'Inde, en
 contient deux autres plus petites dont la première est affectée aux
 sectateurs de Vichnou, la seconde à ceux de Siva.
    Le Pongol est une fête dans laquelle on célèbre le premier jour
 de l'année des dieux (une année des hommes ne fait qu'un jour et
 une nuit des dieux). On adore spécialement le soleil, mais" consi-
 déré seulement comme une manifestation de la puissance divine.
    Pendant la fête de Sivaratri, qui est spéciale aux Sivaïstes, les
 Indiens veillent et prient en l'honneur d'un chasseur qui a obtenu
 par ses pénitences le paradis de Siva.
    La fête de Tiroucangy est, au contraire, spéciale aux Vichnou -
vistes. La rivière qui porte ce nom est réputée sainte, parce qu'il est
 dit dans les anciens livres que toute rivière coulant de l'Ouest au
 Nord et faisant un coude à l'Est possède une grande puissance de
purification.
    Le Taï-Poussou est une fête .spéciale aux Sivaïstes, instituée en
l'honneur d'un fils de Siva.
    La fête de Maylom, également spéciale aux Sivaïstes, est con-
sacrée à un fils de Siva qui n'a pas eu de mère.
    La fête de Villenour, dont je donnerai plus loin une des-
cription détaillée, se célèbre près de la pagode du même nom ; ej
cette pagode ouverte seulement aux Sivaïstes a une légende
que voici :
   Autrefois se trouvait près du village une grande forêt, et dans
cette forêt une motte de terre servant d'asile à plusieurs serpents.
Une vache à pis noirs venait tous les jours se placer sur cette motte
déterre, et son lait coulant spontanément abreuvait les serpents,