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          NOUVEAUX SOUVENIRS DE PONDICHÉRY                         219
 landes parfumées. Tous les assistants félicitent la fiancée en ces
  termes : « 0 prunelle de nos yeux, jeune vierge dont l'accent est
 « mélodieux comme celui du coucou, les paroles douces comme du
 « miel, et la bouche éclatante comme du corail rouge, jeune vierge
 « ornée de perles et de bijoux choisis, la Providence vous donne un
  « époux d'une beauté sans pareille, le seul qui soit digne de dormir
 « sur votre poitrine charmante et parfumée comme la fleur de
 « Pinnéy ; c'est le chef des castes et toute la ville l'honore. »
     « Je chanterai maintenant la célébration du mariage. Le mari
 vêtu d'une robe longue est orné de bijoux, précieux, on lui passe
 au cou une guirlande de fleurs, on le coiffe d'un toque brillante, et
 on le fait asseoir, le visage tourné vers l'est. A ses côtés, se place
 la jeune fille dans un costume également splendide. Les fusées
 partent, le canon tonne, des instruments de musique de dix-huit-
 espèces font retentir les airs. C'est à ce moment qu'arrive le cor-
 tège des Brahmes, ministres de la religion. Du côté du nord, on met
 une pierre à broyer le riz et une branche de l'arbre Arasany; on
 étale devant les époux tous les présents qui leur ont été faits ; on
 ramasse du sable dans un coin de la cour. Des femmes mariées
 s'avancentportant des grains d'avoine, de sésame et de riz confits
 dans du lait, et vont les semer dans le sable. Dans ce même sable
 on plante la branche d'arbre, et on dispose tout autour des lampes
 allumées. Les Brahmes récitent des prières et en font réciter aux
 futurs époux. Le père.de la jeune fille la cède alors publiquement à
son mari. Cette cession s'opère par le versement de l'eau que fait
le père delà jeune fille sur les mains jointes des époux. Le mari
attache alors le taly au cou de sa femme, l'oncle maternel de celle-
ci lui place sur le front un médaillon d'or, et les deux époux, se
tenant par leurs doigts auriculaires, s'avancent vers la pierre à
broyer. Trois femmes mariées les précèdent, portant une lampe et
un vase de cuivre plein d'eau. L'époux prend le pied de l'épouse et
le pose sur la pierre à broyer. Tous les deux jettent du riz grillé
dans le feu sacré qu'un Brahme entretient, et autour duquel ils font,
en se tenant toujours parla main, la promenade des sept pas. Tous
les invités prenant du riz grillé et bien nettoyé le laissent dou -
cément tomber devant les époux en faisant des vœux pour leur
bonheur.