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          NOUVEAUX SOUVENIRS DE PONDIGHÉRY                          215
   A ce moment, l'officiant enroule autour de son poignet un fil de
soie, d'argent ou d'or, ce qui veut dire : « J'acomplirai, je termine-
rai les cérémonies de ce mariage. » Le jeune homme revêt pour la
première fois une longue robe blanche qui rappelle la toga virilis
des Romains, ses.cils sont noircis avec de la poudre, on lui place
sur la tète un bijou brillant, et, sur chaque joue, on lui fait une belle
moucheture. Ici se place une très curieuse partie de la cérémonie
spéciale à la caste brahme. Le jeune homme prend un bâton, un
parasol, une copie des Védas, chausse des sandales, et fait le simu-
lacre de partir en pèlerinage ; mais il cède aux instances de son
futur beau-père, et revient prendre place auprès de sa fiancée. Trois
femmes parentes s'approchent d'eux, et leur lavent trois fois les
pieds avec du lait. Des boules de riz mêlé de safran sont jetées
aux quatre points cardinaux, comme offrande aux dieux et aux
mânes. La mère de la fille fait asseoir son futur gendre sur sa
hanche, et le porte ainsi dans l'intérieur delà maison. Cela signifie
qu'elle l'adopte pour fils. Pendant ce temps, les femmes chantent
en sanscrit : « Gouri, Kalyana, Vailbogame, » c'est-à-dire :
« Une vierge, un mariage, ô joie ! » Le père de la jeune fille dit alors
au père du jeune homme : « Je vous donne pour votre fils ma jolie
fille vierge, acceptez-la. » Le père du jeune homme répond :
« Avec mon esprit, ma voix et mon corps, j'accepte votre fille pour
mon fils, et la reçois religieusement au nombre de mes parents. »
   Le père de la jeune fille fait alors en présence des Brahmes la
déclaration suivante : « Brahmes, je donne ma fille à ce jeune
homme; » ceux-ci répondent: « Tatha-asta, » soit fait ainsi.
   Ils reçoivent à ce moment des largesses proportionnées aux fa-
cultés des deux familles, et bénissent le bijou nuptial, le Taly. Ce
bijou, qui est d'or, figure une fleur de lotus pour les Sivaïstes, une
espèce de trident pour les Vichnouvistes. Sur les mains jointes des
futurs, le père de la jeune fille verse de l'eau sacrée en signe
d'éternelle union. Le mari attache au cou de son épouse le bijou
béni qu'elle conservera jusqu'à son veuvage, et, la prenant par la
main, fait le tour du feu sacré suivi des femmes qui portent des
vases et les lampes. Au septième pas, le mariage est irrévocable-
ment terminé, suivant cette sentence de Manou : « Les hommes
instruits doivent savoir que le pacte consacré par les prières nup-