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21/*                 LA R E V U E LYONNAISE
de tout l'éclat que donne la science divine, bons, estimés des
hommes, d'un extérieur agréable, opulents, illustres, exacts à
remplir leurs devoirs, et qui vivent cent ans. »
   « Mais par les quatre autres mariages sont produits des fils
cruels, menteurs, ayant en horreur la Sainte Ecriture et les devoirs
qu'elle prescrit. »
   Le mode de Brahma et celui des Asouras sont les seuls pratiqués
à Pondichéry ; encore le dernier est-il de beaucoup lé plus fréquent.
Le fiancé achète littéralement sa future. Les filles de Brahmes se
cotent souvent à des prix très élevés, en dépit des prescriptions
suivantes de Manou :
   « Un Soudra même ne doit pas recevoir de gratification en ma-
riant sa fille, car le père qui reçoit une gratification vend sa fille
d'une manière tacite. Nous n'avons jamais entendu dire qu'il y ait
en vente tacite d'une fille au moyen d'un payement appelé gratifi-
cation faite par un homme de bien. »
   Les fiançailles dans l'Inde sont le mariage même. L'officier de
l'état civil français n'intervient que pour en recevoir la déclara-
tion. Cette déclaration doit lui être faite dans le mois par les chefs
des deux familles assistés de deux témoins, parents ou non pa-
rents.
   Quand un père désire marier son fils, il commence par consulter
l'horoscope de la fille qu'il lui destine. S'il le trouve favorable, il
choisit un jour propice, car l'Indien se conforme invariablement à
ce proverbe que «la faveur des augures est plus importanteque tout
le reste ». Le futur est ensuite conduit dans la maison de sa future.
Là, en présence des parents et amis, on allume le feu sacré et on
plante le Kol, c'est-à-dire une branche de l'arbre appelé Caliya-
namouroukin, et une branche debambou, deux symbole des fécon-
dité. On évoque sur ce Kol les dieux protecteurs du monde, Siva
ou Vichnou, suivant la secte ; on place autour neuf vases remplis
de neuf espèces de grains, d'autres vases remplis d'eau, des lampes
allumées et une pierre à broyer le riz. Le Brahme officiant invo -
que alors Vignessouaraet Agni, le premier à peu près en ces termes :
« 0 vous qui êtes revêtu d'une robe blanche, préservateur du genre
humain, astre brillant comme la lune, être à quatre mains et à
face d'éléphant, préservez-nous de tous maux, »