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192                  LA REVUE LYONNAISE
   OÙ ne voit pas que cette pressante requête ait été accuellie
favorablement.
   Dans cette extrême détresse, des dons inespérés, plusieurs ri-
ches successions léguées aux pauvres en peu d'années, vinrent chan-
ger la situation et permettre d'exécuter unprojet longtemps caressé.
   L'exemple fut donné par messire Nicolas Gay, curé de Ville-
franche, qui, par son testament du 16 août 1643, six jours avant
sa fin, légua tous ses biens, pour bâtir un nouvel hôpital, « une
infirmerie, afin que les pauvres malades qui se trouveront dans
la ville, n'ayant moyens pour se faire traiter dans leurs maisons,
y soient portés et conduits par l'ordre des sieurs recteurs,, pour
estre secourus et assistés. »
    L'intention du testateur était de remplacer l'ancien et sordide re-
fuge, par une maison plus appropriée au traitement des malades.
    D'après une condition expresse de ce legs, les travaux devaient
être commencés dans les six mois après le décès du testateur, et,
comme celui-ci consacrait le revenu de tous ses biens à l'entretien
 de la nouvelle maison, ne réservant qu'une somme de seize cents
livres pour aider à la construction, cette condition embarrassait
beaucoup les échevins dépourvus d'argent. Une autre difficulté se
présentait : visite faite de l'ancien hôpital, on reconnut l'impossi-
 bilité d'élever sur son emplacement, très peu spacieux et mal situé,
 une construction suffisante, et la nécessité d'acheter dans l'inté-
 rieur de la ville un terrain plus convenable et coûteux.
     Dans une assemblée générale du 3 septembre 1643, il est décidé
 que, « bien que les pauvres malades n'ayent esté cy devant aban-
 donnés, et que l'on aist toujours faict pour eulx et pour les petits
 enfants abandonnés et personnes aagées tant que l'on a peu, » il
 convient d'exécuter les intentions du testateur. En conséquence,
 il est donné pouvoir aux échevins de vendre l'ancien hôpital, pour
  en employer les deniers à l'achat d'une place convenable.
     L'emplacement qui fut choisi, se composait d'un jardin et d'une
 cour situés « sur la rivière de Morgon, entre la tour de l'Arcenac
  et le pont de la Boucherie ».
      Par acte du 12 janvier 1644, les échevins vendent à noble Da-
  vid Minet, écuyer, prévôt des maréchaux de France au pays des
  Beaujolais,