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                       ACADÉMIE DE LYON                            165
 donc pas de prix ; la devise envoyée par le candidat unique restera
 lettre close, et, bien qu'on rende justice à toutes les qualités dont
 il a fait preuve, il jouira de ce bénéfice de l'anonymat qui est un
 ménagement dû à ceux dont on ne peut récompenser les travaux.
 Mais pourquoi ce mémoire n'obtient-il pas le prix ? Qu'aurait dû
 faire le candidat pour le mériter? C'est ici que l'érudition du rap-
 porteur entreprend de tracer la voie aux futurs concurrents, et que
 son rapport devient un savant mémoire qui marquera dans les
 annales de ce concours et se lira comme une lumineuse intro-
 duction au travail que l'Académie espère bien pouvoir couronner
 plus tard.
    Le vaste sujet proposé par l'Académie exige, en effet, de celui
 qui entreprend de le traiter les aptitudes les plus multiples. Une
véritable association, de travailleurs serait presque requise pour
mener à bonne fin une tâche aussi vaste. On rêverait de trouver à
la fois un historien jurisconsulte pour démêler dans l'organisation
la plus ancienne de notre cité les traces peut-être palpables du
régime municipal romain ; un archéologue capable de retrouver
dans les détails, en apparence insignifiants, d'une inscription com -
mémorative ou tumulaire les traces d'une institution ignorée, d'une
fonction mal définie, ou d;une de ces applications si variées que
l'esprit pratique du peuple roi fit dans les provinces de cette lé-
gislation romaine dont il imposait au monde la grandiose unifor-
mité; un habile et patient lecteur de manuscrits du moyen âge,
capable de discerner, au sein de l'incohérence de dispositions
souvent contradictoires, les diverses influences de ces droits di-
vergents, de ces prétentions rivales qui s'entrecroisent en quelque
sorte dans les annales de toutes les institutions du moyen âge :
coutumes du lieu, droit romain, droit canonique, pouvoir royal,
pouvoir féodal ; sortes de plaideurs éternels,, dont les longues
contestations ont fini par enfanter le droit moderne ; enfin, et par
dessus tout, un amateur sérieux et éclairé de notre histoire lo-
cale, ayant pour lui-même et sachant inspirer â autrui le culte de
nos souvenirs. Fort heureusement la réunion de ces travailleurs si
divers était faite en la personne du savant doyen de la Faculté
de droit. Pour lui, l'histoire de nos institutions municipales est un
chapitre de cette grande histoire générale du droit qu'il étudie