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118 LA Il K VUE LYONNAISE était, sans passer par le Forum, conduit directement au bûcher. Celui-ci, petit, bas, contenait la quantité de bois exactement suffi- sante pour brûler le corps. On le recouvrait d'une pièce de pour- pre de Tyr qui rappelait la couleur du sang, et on remplaçait ainsi les sacrifiées autour du bûcher, les offrandes et les combats san- glants qui devaient apaiser les mânes. Les cendres recueillies dans une urne de terre étaient déposées dans un tombeau plus ou moins modeste que recouvrait parfois un simple tumulus, tertre de terre on amas de pierres grossièrement entassées en forme de pyramide, souvent surmontées d'une colonne. Quelquefois les urnes étaient déposées dans des sépulcres collectifs ou columbaria. Un de ces sépulcres; réservé aux affanchis et aux esclaves de la maison de° ^empereur, renfermait sept cent cinquante petites niches à deux urnes. Il existait également des sépulcres communs construits et exploités par des particuliers, où l'on déposait les urnes moyen- nant une certaine rétribution, après avoir brûlé Je corps devant la porte en un endroit spécialement disposé à cet effet et pour un prix convenu. Pour les citoyens plus pauvres, l'urne était simple- ment mise en terre," et une pierre posée debout indiquait seule que l'endroit était sacré et qu'on y avait déposé les restes d'un homme. ' Pour les riches Romains ou les citoyens illustres, le luxe des tombeaux dépassaitjtôutes limites: le château Saint-Ange n'est, dit-on, qu'un mausolée élevé à l'empereur Adrien. Au-dessus de la chambre funéraire, se trouvaient un ou deux étages contenant des appartements richement décorés, garnis de peintures et de moulures en'stuc. C'est dans ces appartements que se réunissaient les membres de la famille lorsqu'ils venaient visiter les restes de leurs parents ou accomplir certaines cérémonies religieuses ; c'est là que, quelques jours après les funérailles, avait lieu le silicernium ou banquet funéraire auquel assistaient les proches parents et les amis du défunt. On a retrouvé dans l'un des monuments funé- raires de Pompéi un triclinium, avec sa table. Ces appartements ne recevaient jamais ni urnes ni cercueils, ces objets étant exclusi- vement déposés dans la chambre funéraire dont on cachait géné- ralement l'entrée avec soin, afin d'en mettre le contenu à l'abri de toute profanation.