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                           LA CREMATION                             119
     Souvent on élevait, en l'honneur de.certains morts célèbres, des
  monuments destinés à perpétuer leur mémoire, mais non pas à
  recevoir leurs cendres ; d'ordinairejls étaient établis au bord des
  grandes routes, plus rarement dans la. ville. ; La voie Appienne
  était bordée de monuments élevés de la sorte en souvenir des
  grands hommes.
     Dans les premiers temps de Rome, on enterrait les cadavres dans
 la ville et jusque dans l'intérieur des maisons : mais la loi des
 XII Tables interdit cet usage et défendit d'inhumer aucun corps
 dans l'enceinte de Rome. Seules quelques familles conservèrent ce
 privilège qui constituait un honneur publie très rarement accordé;
 un triomphateur qui mourait pendant son triomphe avait également
 le droitd'être inhumédans l'intérieur de la ville. Laplupartdutemps,
 les sépultures avaient lieu au bord des routes : parfois dans les
 villas, les bois ou.les jardins. Toutes les voies qui aboutissaient à
 Rome en étaient bordées, depuis les portes jusqu'à 15 et 16 milles
 (22 à -24 kilomètres). La loi exigeait entre les sépultures et les ha-
 bitations une distance de 60 pieds (17 m. 75). Il ne faut voir dans
 cette prescription qu'une précaution contre les incendies, les corps
étant le plus souvent brûlés devant les tombeaux où ils devaient
être déposés.
    On sait combien les anciens craignaient de mourir sans sépul-
ture ; aussi ne faut-il point s'étonner si beaucoup de citoyens fai-
saient, de leur vivant, construire leurs tombeaux ou inséraient dans
leur testament une clause par laquelle ils en ordonnaient et en ré-
glaient la construction. D'après une opinion religieuse très répan
due, lorsqu'un homme n'avait point reçu la sépulture, son âme
errait pendant cent ans sur .les bords du Styx ; aussi celui qui ren -
contrait un cadavre sans l'inhumer commettait-il un sacrilège ;
pour l'éviter, il suffisait d'ailleurs de jeter, à trois reprises diffé-
rentes, un peu de terre sur le cadavre.
    Les pierres qui formaient les tombeaux ou qui les recouvraient
étaient d'ordinaire couvertes d'incriptions rappelant l'âge, les
fonctions, les qualités du défunt : la plupart du temps, elles ren -
fermaient son éloge ou l'expression des regrets qu'avait, causés sa
mort. Quelques-unes étaient singulièrement touchantes et sont di-
gnes d'être rappelées. « Prends bien garde ; c'est ici qu'elle dort, »