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                          LES T E R R I E R S                      109
C'était une conséquence de la forte organisation bourgeoise, de cette
oligarchie soutenue par le pouvoir royal contre les légitimes, mais
dangereuses revendications des artisans, dontlés droits ne parais-
sent pas avoir été reconnus par la charte de 1320. Les insurrections
violentes du peuple lyonnais pendant ce siècle n'eurent d'autres
résultats que celui de fortifier la classe dirigeante. La politique
royalene voulut point laisser s'établir sur la frontière, et dans cette
grande et forte ville, une démocratie turbulente qui aurait porté
atteinte à la sécurité du royaume. Elle appuya la bourgeoisie qui
travaillait avec elle à l'unité nationale et à la centralisation admi-
nistrative, et qui lui offrait des garanties d'ordre et de stabilité.
   L'exclusivisme du consulat lyonnais entraînait donc les élec-
tions réitérées des mêmes personnes choisies parmi les plus im-
portantes (mais non lesplusnombreuses)corporations.Del'anl369à
l'anl490, les terriers nommés sur les syndicats furent le plus sou-
vent choisis parmi les conseillers de ville sortant de charge, et
depuis la fin du quinzième siècle jusqu'à la réduction du corps
consulaire à un prévôt des marchands et quatre echevins, au lieu
des douze conseillers, en 1594, il en fut de même.
   En 1518, la vieille formule du mandat consulaire non impé-
ratif : « Les maîtres des métiers veulent et ordonnent... » avait
été essentiellement modifiée et remplacée par celle-ci : « Les ter-
« riers et les maîtres des métiers veulent et ordonnent... » La
corporation des terriers s'éteignit peu à peu ;. mais ses droits de
 préséance conservés par la force de l'usage et l'importance des
origines anciennes furent définitivement transmis, en fait sinon en
 droit, aux deux plus anciens conseillers de ville (ou echevins),
 rentiers ou négociants, sortants de charge. Sur les. réclamation
 de Balthazard de Villars, il fut arrêté (17 décembre 1598) que le
 prévôt des marchands, à sa sortie, serait terrier et aurait la pre-
 mière voix à l'élection et après lui les deux echevins, décisionfort
 équitable, puisque le prévôt était le chef de l'administration de la
 cité. Cet ordre subsista sans aucune innovation jusqu'au 15 dé-
 cembre 1763, où les derniers terriers, Flachat, prévôt, Fulchiron,
 Valesque, echevins sortants, ainsi que cent trente-huit maîtres-
 gardes des soixante-sept corporations furent nommés et procé-
 dèrent à l'élection du prévôt Leclerc de la Verpillière et des éche-